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Salon de l’agriculture 2024 : les animalistes en campagne pour les Européennes

«Cette banderole, c'est une imposture», a fustigé Hélène Thouy en réaction à la photo choisie pour l'événement. [©Quitterie Desjobert]

Le parti animaliste était présent ce dimanche à la grand-messe annuelle de l’Agriculture. À cette occasion, Hélène Thouy, tête de liste aux Européennes, a dévoilé à CNEWS le programme agricole de son parti.

Déambulant ce dimanche dans les allées du Salon de l'Agriculture, au milieu des animaux présents, «la partie la plus difficile de la visite», selon eux, les animalistes sont entrés en campagne pour les Européennes de juin prochain. Leur but ? Convaincre le maximum d'électeurs qu'il faut «mettre en place un nouveau programme agricole». 

«On porte notre modèle agricole, c’est-à-dire que l’on part du constat que le modèle agricole actuel productiviste n’est bon ni pour les animaux, ni pour la planète», a déclaré Hélène Thouy, présidente du parti et tête de liste. 

«On voit que cela engendre des catastrophes environnementales et climatiques et en plus les éleveurs ne vivent pas correctement de leur métier, ils ont le taux de suicide le plus élevé. Cela ne va pas. Cela fait des dizaines d’années que l’on fait toujours ce même modèle, qu’on agrandit toujours le nombre d’animaux mais ça ne marche toujours pas. Ce modèle ne fonctionne pas, il n’a jamais fonctionné et il ne fonctionnera pas donc il faut en changer», a-t-elle ajouté. 

Se tourner vers la végétalisation 

«Nous, on part sur un modèle de transition agricole pour davantage végétaliser notre alimentation», a poursuivi l'ancienne candidate à la présidentielle, avant d'ajouter, «On vient de discuter un long moment avec un éleveur de vaches de race bazadaise et effectivement il part du même constat que nous, on consomme beaucoup trop de viande. Lui, son discours c’est de manger moins et mieux et que ce n’est pas possible de continuer comme cela.»

«Les légumineuses sont des produits d’avenir, qui peuvent être produits localement, qui sont très riches nutritionnellement et qui sont très peu préjudiciables à l’environnement et d’un coup économique peu élevé», a exposé Hélène Thouy.

La candidate a rappelé que, «la production animale, c'est un ratio d’un kilo de protéine animal pour 7 kg de protéines végétales, donc vous avec 6/7 de perdu. C’est un gaspillage de ressources énorme».

Un salon «hypocrite» 

Bien qu'ils y soient venus en visite, les animalistes ont été catégoriques, «le salon de l'agriculture est une imposture». «Je trouve que cette banderole le résume à elle seule», a précisé Hélène Thouy, pointant du doigt, la banderole présentant des animaux en train de pâturer.

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«Ce n’est pas ça l’élevage français avec 95% des cochons qui vivent dans des bâtiments, qui ne voient jamais un brin d’herbe ou un brin de paille. Ils naissent dans ces bâtiments, ils vivent sur caillebotis et ils partent à l’abattoir. Presque 70% pour la volaille», a martelé Hélène Thouy. 

«Pour les bovins, c'est différent», même si ces derniers ont plus d'espace, «Ce que l’on ne dit pas, c'est que les vaches laitières, ce sont des usines à produire du lait. Donc on sépare les veaux à 24 heures, on les envoie en schéma d’engraissement. On insémine constamment les vaches pour qu’elles puissent produire au maximum du lait. C’est la réalité. Les animaux ne sont pas des ressources que l’on peut exploiter et une fois qu’elles sont épuisées, les envoyer à l’abattoir pour faire des steaks», a conclu la femme politique. 

Une vision rejetée par les éleveurs laitiers

Présents au moment de l'échange, deux éleveurs laitiers des Hautes-Pyrénées, Roxan Mengelle et Clément Simian-Buissonnet, ont rejeté les propos de la candidate du parti animaliste. 

«Leur avis ils l’ont, chaque avis est différent, chaque avis est respectable mais le problème c’est que l’on écoute une minorité de personnes qui disent des âneries plus grosses qu’eux et que tout le monde finit par y croire plutôt que de s’intéresser au cœur du sujet et voir les professionnels du laitier», a estimé Roxan Mengelle, qui a regretté que les agriculteurs soient les moins écoutés sur ce sujet. 

«Le premier lait ne peut pas être consommé, il va au veau. Plutôt que de téter à la mère, on le sépare, on le surveille pour être sûr qu’ils boivent suffisamment de lait. Certains veaux avec les mères, on ne sait pas s’ils ont bien bu. On s’en occupe individuellement et ils sont aussi bien traités que s’ils sont avec leur mère», a tenu à préciser Clément Simian-Buissonnet, rebondissant aux propos d’Hélène Thouy. 

«Nous les animaux ils sortent du mois de novembre au mois de mars 6/7 heures par jour. Et 80% du système laitier est basé sur du pâturage», a conclu Roxan Mengelle. 

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