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Etoiles de David taguées à Paris : l'opération était pilotée par le renseignement russe

La DGSI dénombre de nombreux actions d'ingérence pour déstabiliser la société française La DGSI dénombre de nombreux actions d'ingérence pour déstabiliser la société française [GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP]

Après les attaques du 7 octobre en Israël, plusieurs tags d'étoiles de David avaient été retrouvés sur des immeubles de Paris et de sa banlieue. L'opération a été pilotée par le FSB, le service de renseignement russe, a-t-on appris ce vendredi 23 février.

À l’approche des Jeux olympiques, et dans un contexte géopolitique particulièrement tendu au Moyen-Orient et en Occident, les opérations de déstabilisation de la part de la Russie semblent se multiplier en France, mais également dans toute l’Europe. 

Après les attaques du Hamas du 7 octobre en Israël, des étoiles de David avaient été taguées sur plusieurs immeubles de Paris et de communes de la banlieue de la capitale, créant une très vive émotion. Ces tags ont été réalisés dans le cadre d'une opération pilotée par le «5e département» des services de sécurité russes (FSB), a indiqué vendredi une source proche du dossier à l'AFP, confirmant une information du journal Le Monde

Un couple de Moldaves avait notamment été interpellé au mois de novembre après avoir tagué plusieurs étoiles. Ils avaient alors affirmé aux enquêteurs avoir agi «sur la commande d'un tiers et contre rémunération, ce qu'attestait une conversation en russe dans leur téléphone», selon la procureure de la République de Paris. Ce commanditaire avait pu être identifié : un homme d'affaires moldave prorusse.

La France avait condamné dès novembre une «ingérence numérique russe» en dénonçant le rôle d'un réseau russe dans «l'amplification artificielle et la primo-diffusion sur les réseaux sociaux des photos des tags représentant des étoiles de David». Moscou a cependant toujours nié toute implication de la Russie dans cette opération. 

De multiples actions d'ingérence russe 

Dans une note à laquelle CNEWS a eu accès ce vendredi, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) fait état de plusieurs actions d’ingérence en Europe, ordonnées par les services de renseignements russes. Ces derniers utilisent des «proxies», qui sont des individus recrutés par les services secrets, pour accomplir certaines missions. 

La DGSI indique que ces «proxies» sont généralement des individus russophones, le plus souvent originaires d’Europe de l’est, (Moldaves, Bulgares, Baltes, Biélorusses, Ukrainiens), et qui peuvent être installés en France depuis longtemps ou de manière temporaire. Ces proxies sont généralement recrutés via des petites annonces sur des réseaux sociaux communautaires. Ils communiquent avec les renseignements russes grâce à des applications comme Telegram ou Viber, et sont payés à l’action, en fonction de la difficulté, en espèces, en cryptomonnaies, ou par virement bancaire.

Parmi les actions recensées par le renseignement français, on retrouve des délits de droit commun, comme des actes de dégradations de biens publics (graffitis, tags), ou bien du placardage d’affiches ou de stickers. Le but : «amplifier les dissensions et les fractures internes à la société française» sur différents sujets, comme le conflit israélo-palestinien, les JO, ou encore la réforme des retraites, voire à «soutenir ouvertement les intérêts de la Russie» en «dénonçant la politique étrangère de la France, les Etats-Unis ou l'OTAN».

Selon Le Monde, des opérations similaires ont été orchestrées en Espagne, en Allemagne, en Roumanie, en Autriche et en Pologne. 

Le renseignement français n'exclut pas que d'autres «actions de nature violente» puissent «être commanditées», mentionnant par exemple des «menaces ou agressions physiques, notamment contre des ukrainiens ou dissidents russes)». La DGSI appelle donc à «sensibiliser les services de sécurité publique susceptibles d'être amenés à traiter ce type de dossiers», et à systématiquement faire remonter ce type d’actions. 

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