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Nationalisation d’EDF : à quoi les 10 milliards d'euros de l’État vont-ils servir ?

Près d’un an après la décision du gouvernement et malgré l’obstruction des actionnaires, EDF va pouvoir servir à relancer le nucléaire en France et réindustrialiser le pays. [REUTERS/Gonzalo Fuentes/File Photo]

La renationalisation d’EDF à 100% a été finalement menée à bien ce jeudi 8 juin, après que le gouvernement a mis 10 milliards d’euros sur la table pour racheter le géant mondial.

Un symbole de sa politique énergétique. C’est fait, le géant mondial de l’énergie qu’est EDF est officiellement nationalisé à 100% à compter de ce jeudi, après que le gouvernement a mis 10 milliards d’euros sur la table en 2022 pour racheter la totalité des parts de l'entreprise. Mais alors que l’État possédait déjà EDF à 84%, quelle différence cela fait-il désormais ?

«Cette reprise de contrôle total de notre électricien national était une priorité du gouvernement», a salué le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, une opération chiffrée à 9,7 milliards d'euros.

Pour rappel, l'Autorité des marchés financiers (AMF) avait annoncé fin mai l'échéance du 8 juin, date à laquelle les actionnaires détenteurs des 2% de titres encore en circulation seraient contraints de vendre leurs parts, portant ainsi l'État à 100% du capital.

Accélérer plusieurs «chantiers décisifs»

En effet, près d’un an après la décision du gouvernement et malgré l’obstruction des actionnaires, EDF va pouvoir servir à relancer le nucléaire en France et réindustrialiser le pays, ce qui «était indispensable pour permettre à EDF de mener de manière accélérée plusieurs chantiers décisifs», notamment celui de l'augmentation de la production du parc nucléaire existant, a précisé Bruno Le Maire.

«Quand on aborde une période avec autant de défis énergétiques, (...) le fait d'avoir un seul actionnaire, évidemment, permet d'avoir un alignement complet sur une vision de long terme», a appuyé jeudi le patron d'EDF, Luc Rémont, lors du congrès annuel de l'Union française de l'électricité (UFE).

Et pour cause, la tâche semble titanesque puisque l’énergéticien est endetté à hauteur de 64,5 milliards d’euros, la conséquence d'une production électrique historiquement basse l'an dernier, en lien avec la découverte d'un phénomène de corrosion dans certaines centrales nucléaires. Mais l'entreprise paie aussi sa contribution forcée au «bouclier tarifaire» décidé par le gouvernement.

Néanmoins, le gouvernement a assuré en mars dernier que les contours du financement du nouveau nucléaire seraient fixés d'ici «la fin de l'année». Et il faut faire vite, puisque le coût estimé pour la construction des six premiers réacteurs EPR étant chiffré, selon les dernières estimations d'EDF, à 51 milliards d'euros, somme impossible à supporter par cette entreprise seule. 

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