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Secours Catholique : 48% des ménages aidés en 2021 avaient un budget insuffisant pour se nourrir

Dans son rapport annuel publié ce jeudi, le Secours Catholique a mis en lumière l’impact de la pandémie de Covid-19 sur la précarité en France. Sur les 939.000 personnes accueillies par l’association en 2021, près de la moitié des ménages avaient un budget insuffisant pour se nourrir.

Un constat alarmant sur la pauvreté dans l’Hexagone. Publié ce jeudi, le rapport annuel du Secours Catholique a mis en avant le rôle de la pandémie de Covid-19 sur la hausse de la pauvreté en France l’an dernier. En 2021, 48 % des ménages accueillis par l’association avaient un budget insuffisant pour se nourrir, soit trois points de plus qu’en 2019.

Les ressources mensuelles moyennes des bénéficiaires au Secours Catholique en 2021 étaient de 548 euros. A titre de comparaison, le seuil de pauvreté en France était fixé à 1.132 euros en 2020. L’association a communiqué une autre donnée illustrant la précarisation grandissante dans l’Hexagone : l’an passé, 22 % des personnes accueillies n'avaient pas la moindre ressource financière.

En 2021, la moitié des ménages étudiés disposaient d’un reste à vivre de moins de cinq euros par jour et par personne, soit une baisse comprise entre 0,5 et un euro par rapport aux chiffres communiqués avant la pandémie. Or, le Secours Catholique a fixé à 7 euros par jour et par personne la dépense minimale d’alimentation.

Le logement et l’énergie au cœur des dépenses

Parmi les domaines engageant le plus de dépenses pour les personnes précaires, le logement et l’énergie figuraient en tête. L’an dernier, 40 % des impayés étaient liés au loyer, contre 39 % pour le gaz et l’électricité, puis 19 % pour l’eau. Le niveau moyen des impayés en 2021 était de 780 euros, selon l’association.

Ces dépenses, nommées pré-engagées car liées par un contrat, ont représenté en moyenne 60 % du revenu des ménages en situation de précarité contre 30 % pour le reste de la population française.

A noter également que les étrangers ont été plus impactés que les Français concernant l’accès à un logement décent. En effet, 59 % des étrangers ont occupé un logement précaire dans l’Hexagone en 2021, contre seulement 11% des bénéficiaires français des aides su Secours Catholique.

Les pistes d’améliorations du Secours Catholique

Pour endiguer cette précarité en France, le Secours Catholique a donné des pistes d’améliorations sur le plan politique. La première étant de relever les minima sociaux à hauteur de 40 % du revenu médian, soit 755 euros, puis de les réindexer comme les APL, à l’image du SMIC, sur l’inflation.

Dans cette même lignée, l’association a émis l’idée de faire accéder au RSA, sous conditions de ressources, les 18-25 ans et les personnes étrangères dès l’obtention d’un titre de séjour.

Le Secours Catholique a aussi proposé d’augmenter le chèque énergie à 700 euros, soit le tiers de la facture des Français, contre 150 à 200 euros actuellement. A ce titre, l’association a aussi proposé son indexation sur le tarif réglementé de vente de l’électricité.

Elle a enfin formulé une ultime demande, à savoir le versement d’une aide de 50 euros par mois et par personne pour l’alimentation à destination des ménages en situation de précarité, comme cela avait été promis par le gouvernement lors de l’élection présidentielle 2022.

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a fait une proposition basée sur la taxation des plus grandes fortunes au profit des plus pauvres. «Pendant le Covid, nous avons relayé la proposition de l’économiste Gabriel Zucman d’une contribution exceptionnelle des personnes les plus riches, qui aurait rapporté au niveau européen presque 11 milliards. Sans succès (…) Ne pas agir sur la fiscalité nous prive des trois quarts de notre levier d’action pour lutter contre la pauvreté», a analysé ce dernier pour le Secours Catholique.

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