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Loi travail et casseurs : l'exécutif hausse le ton

Il ne pourra plus y avoir d'autorisation de manifester si les conditions de la préservation des biens et des personnes et des biens publics ne sont pas garantis.[DOMINIQUE FAGET / AFP]

François Hollande a annoncé mercredi en Conseil des ministres qu'il n'y aurait plus d'autorisation de manifester si la préservation des «biens et des personnes» ne pouvait être «garantie».

«A un moment où la France accueille l'Euro, où elle fait face au terrorisme, il ne pourra plus y avoir d'autorisation de manifester si les conditions de la préservation des biens et des personnes et des biens publics ne sont pas garantis», a déclaré le chef de l'Etat selon Stéphane Le Foll. La CGT a estimé pour sa part que «menacer d'interdire les manifestations était le signe d'un gouvernement aux abois».

Elle faisait notamment allusion aux déclarations du Premier ministre Manuel Valls dans la matinée qui a évoqué une attitude "ambiguë" de la CGT à l'égard des casseurs et appelé le syndicat à ne plus organiser de grandes manifestations à Paris. «Le gouvernement ne changera pas un texte qui est déjà le résultat d'un compromis avec les syndicats réformistes il y a plusieurs mois» a aussi affirmé le Premier ministre sur France Inter à propos de la loi travail actuellement en discussion au Sénat. 

700 à 800 casseurs ?

La manifestation nationale organisée mardi par sept syndicats (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL, FIDL) a rassemblé entre 75.000 et 88.000 selon la police, un million selon les organisateurs. Elle a été marquée par des violents affrontements entre les casseurs et la police. Manuel Valls s'en est pris mercredi directement à la «responsabilité» de la CGT, qui «à l'évidence, était débordée» lors de cette manifestation. A Paris, au moins 29 policiers et 11 manifestants ont été blessés.

«Ces manifestations ne peuvent plus durer ainsi», a dit Manuel Valls, précisant que 73 personnes avaient été interpellées. Il a aussi fustigé des casseurs «plus nombreux que d'habitude, 700 à 800», «qui voulaient sans doute tuer» des policiers et a insisté : «Je demande à la CGT de ne plus organiser ce type de manifestations sur Paris et au cas par cas, car vous savez qu'on ne peut pas prononcer une interdiction générale, nous prendrons, nous, nos responsabilités», a prévenu le Premier ministre. 

Les réactions politiques

Les débordements de mardi ont sucités de nombreuses réactions politiques. Le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a demandé à la CGT de faire une «pause dans les manifestations», estimant qu'elle est «instrumentalisée» par les casseurs. Alain Juppé, candidat à la primaire de la droite pour 2017, s'est prononcé pour l'interdiction «des manifestations qui constituent une menace évidente à l'ordre public». Nicolas Sarkozy, président du parti Les Républicains, a demandé que «la responsabilité civile» et «financière de la CGT soit engagée».

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