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Loi travail : les raisons de la colère

Environ deux cents rassemblements sont organisés mercredi dans toute la France. [© JEFF PACHOUD / AFP]

Une forte mobilisation est prévue mercredi contre le texte de Myriam El Khomri. L’objectif : inciter le gouvernement à faire machine arrière.

Une journée test. Forts du million de signatures récoltées sur la pétition en ligne contre la loi Travail, les syndicats espèrent à présent mobiliser dans la rue. 

Pour ce premier rassemblement (un autre est prévu le 31 mars), près de deux cents manifestations sont ainsi prévues dans toute la France, mercredi, alors que les négociations se poursuivent entre Manuel Valls et les partenaires sociaux, à Matignon. 

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Les opposants au projet de loi espèrent contraindre le gouvernement à enterrer ce texte qu’ils jugent notoire pour les travailleurs. De son côté, le Premier ministre se dit déterminé à aller au bout de sa réforme, tout en se montrant prêt à faire des ajustements.

Les droits des salariés en question

Les syndicats dénoncent une loi qu’ils jugent trop favorable au patronat. Deux points en particulier posent problème : le texte prévoit d’instaurer un plafond des indemnités prud’homales et d’étendre les licenciements économiques. Pour marquer leur opposition idéologique, la CGT et FO, reçus en début de semaine à Matignon, ont de nouveau demandé le retrait pur et simple de ce texte qui, selon eux, «est en train de casser le modèle républicain».

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Les syndicats plus réformateurs ont également exprimé leurs craintes, mais se sont montrés plus ouverts au dialogue. En effet, Laurent Berger, le numéro un de la CFDT, a exigé que le texte soit modifié sur les deux dispositions les plus décriées. Il a ainsi longuement insisté sur le retrait du plafonnement des indemnités prud’homales, une «condition sine qua non» pour qu’il apporte son soutien.

Ce bras de fer s’est également invité dans les universités. La jeunesse, directement visée par la réforme, qui entend lutter contre le chômage de masse, se mobilise elle-aussi. Dénonçant un texte qui, d’après lui, va davantage «précariser» les jeunes, le premier syndicat étudiant, l’UNEF, sera ainsi en première ligne de la manifestation.

L’exécutif tente la conciliation

Le gouvernement est donc confronté à ce qui pourrait, selon Xavier Bertrand (LR), «se finir en CPE», en référence au texte abandonné par le gouvernement De Villepin en 2006, sous la pression de la rue. Pour calmer la grogne, l’exécutif  veut donc convaincre.

La ministre du Travail Myriam El Khomri, malmenée par ses opposants, a ainsi affirmé hier réfléchir au bon «équilibre». Seulement, à un an de la présidentielle, la manoeuvre est risquée, d’autant qu’une grande partie de la gauche est contre le projet.

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En insistant, François Hollande risque donc de voir «sa capacité de rassembler dans son camp entamée», selon le spécialiste en communication politique Philippe Moreau-Chevrolet. Tandis que Manuel Valls, en passant en force, «se placerait dans la posture du réformateur», et gagnerait, en cas de victoire, «une stature d’homme d’Etat.

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