La salle de consommation à moindre risque (SCMR), plus connue sous le nom de «salle de shoot», devrait ouvrir à l'été prochain dans le 10e arrondissement de Paris.
C'est en tout cas ce qu'a indiqué Rémi Féraud, le maire de cet arrondissement et président du groupe socialiste au conseil de Paris, ce lundi sur France Inter. Cette initiative sera possible grâce à l'entrée en vigueur à partir de janvier 2016 de la loi Touraine sur la santé, adoptée définitivement la semaine dernière par le Parlement. Ce dernier a autorisé l’expérimentation des SCMR pour une durée de six ans. La salle sera installée rue Ambroise-Parré, celle de l'hôpital Lariboisière, dont elle dépendra. Elle sera gérée par l'association Gaïa et par Médecins du Monde.
Cette salle de shoot répondra à trois objectifs, selon Rémi Féraud : «en terme sanitaire, elle permettra que les toxicomanes courent moins de risque d’overdose, d’infection ou de transmissions des maladies (VIH, hépatites). Elle jouera aussi un rôle social pour qu'ils soient mieux accompagnés, y compris possiblement pour des démarches vers des services d’addictologie. Enfin, cela sera bénéfique en terme de sécurité et de tranquillité publique. Dans un quartier où des milliers de seringues sont retrouvées chaque année dans l'espace publique, cela améliorera l'environnement urbain pour les habitants, même si je sais que l'idée est difficile à faire passer».
De multiples oppositions au projet
De son côté, Philippe Goujon, maire Les Républicains du 15e arrondissement, est un opposant de longue date à l'ouverture de ces salles. «Si l’objectif est de sortir les jeunes de l’enfer de la drogue, et on sait combien c’est difficile, on ne le fait pas en leur permettant de se droguer "plus proprement", même si cela peut avoir des avantages, notamment face à certaines maladies. Ces salles de shoot ne permettent pas de préserver les deux principes fondamentaux, que sont l’interdiction total de la drogue, et la seule solution pour en sortir : le sevrage».
L'installation de cette structure a provoqué la polémique et des débats tendus depuis de longs mois. Plusieurs associations de riverains, notamment le long du boulevard de La Chapelle où il était question qu'elle soit ouverte, s'étaient mobilisées. Ils ont ainsi obtenus gains de cause pour qu'elles soient ouvertes un peu plus loin.