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Travail dominical : une loi pour "clarifier" les règles

Jean-Marc Ayrault, le 2 décembre lors de la remise du rapport Bailly. [FRANCOIS GUILLOT / AFP]

Le rapport Bailly sur le travail dominical, remis lundi au gouvernement, préconise de revoir à la hausse le nombre des dimanches d'ouverture des commerces autorisés par les maires et une loi pour redéfinir les zones pouvant ouvrir. Jean-Marc Ayrault a annoncé qu'une loi serait présentée courant 2014 pour "clarifier" les règles, en particulier dans le commerce, mais sans le généraliser.

 

"Il n'y aura pas de remise en cause de la règle du travail dominical" a d'emblée assuré M. Ayrault, qui a fait une déclaration devant la presse en présence des ministres Michel Sapin (Travail), Pierre Moscovici (Economie) et Sylvia Pinel (Artisanat).

 

Selon lui, la "question n'est pas d'étendre plus ou moins la possibilité du travail le dimanche (....) mais de le faire dans de meilleures conditions, plus claires et plus simples". "Le droit actuel est illisible et donc incompris", a-t-il fait valoir.

Un employé de Castorama le 5 octobre 2013 dans le magasin de Créteil [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives]
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Un employé de Castorama le 5 octobre 2013 dans le magasin de Créteil
 

Il a regretté les "inégalités injustifiables" entre les salariés qui travaillent le dimanche dans les commerces et des "incohérences" entre les secteurs d'activité ayant le droit d'ouvrir ou non. Pour clarifier cette situation, le chef du gouvernement a promis un "nouveau cadre législatif" en 2014, à l'issue d'une période de concertation.

"En attendant le vote de cette loi, il faut apporter une solution transitoire à certaines situations difficiles", a-t-il enchaîné, évoquant notamment les magasins de bricolage en Ile-de-France.

M. Ayrault n'a par contre pas pris position sur une des préconisations du rapport Bailly, le passage de 5 à 12 du nombre de dimanches autorisés dans les communes.

 

 

Le rapport Bailly

Réaffirmant que "la spécificité du dimanche doit être respectée", le rapport de l'ex-patron de La Poste, Jean-Paul Bailly, sur cet épineux dossier propose d'étendre de cinq à douze le nombre des dimanches autorisés dans les communes.

Le "nombre maximal de dérogations accordées par le maire" passerait ainsi de cinq à sept et les commerçants auraient aussi la possibilité de "déroger cinq fois par an à la règle du repos dominical, sous réserve d’une obligation de déclaration préalable auprès du maire", indique le rapport.

Il suggère également de "remettre totalement à plat" les zones autorisées à ouvrir, avec une "loi organisant les modalités de fixation des périmètres et d’octroi de contreparties" pour les salariés concernés.

A l'heure actuelle, à la suite de la "loi Mallié" de 2009, les salariés qui travaillent dans des zones touristiques n'ont pas les mêmes droits que ceux qui travaillent dans des Périmètre d'usage de consommation exceptionnelle (PUCE).

Le rapport Bailly note que "tout salarié travaillant dans un commerce ouvert structurellement le dimanche en dehors des commerces alimentaires devra bénéficier d’un régime social de compensation". Il souligne aussi que "la loi doit encadrer le dialogue social dont le volontariat doit être la clé de voûte", celui-ci reposant sur "une déclaration positive et temporaire du salarié".

Mais il refuse de nouvelles dérogations permanentes pour des secteurs comme le bricolage, qui avait relancé la polémique en septembre, et propose même de revenir sur celle octroyée à l'ameublement.

Selon M. Bailly, "la liste des dérogataires de droit doit correspondre aux activités et commerces reconnus par la société française comme étant essentiels au fonctionnement de la société le dimanche (santé, sécurité, transports…), et aux activités dominicales (loisirs, détente, culture, sport,...)".

"L’introduction de l’ameublement en 2008 dans cette liste, en amorçant la perte de cohérence, a été l’un des faits déclencheurs des conflits actuels", en créant un "effet domino" en matière de revendications, dit-il. En conséquence, le rapport suggère qu'un décret en Conseil d'Etat exclue l'ameublement dans un délai de six à douze mois après la nouvelle loi, soit d'ici au 1er juillet 2015.Le secteur pourra alors bénéficier de dérogations au même titre que le bricolage ou l'électroménager, précise le rapport.

En attendant la nouvelle loi, et pour mettre fin aux situations conflictuelles, le rapport propose toutefois d'"inscrire provisoirement, jusqu’au 1er juillet 2015, le secteur du bricolage dans la liste des dérogataires". 

 

Les Bricoleurs du dimanche saluent "une avancée"  

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