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Premier bilan des Zones de sécurité prioritaires

Manuel Valls et Christiane Taubira le 13 mai 2013 à Lyon [Philippe Merle / AFP] Manuel Valls et Christiane Taubira le 13 mai 2013 à Lyon [Philippe Merle / AFP]

Manuel Valls et Christiane Taubira dressent lundi à Lyon un premier bilan des Zones de sécurité prioritaires (ZSP), mises en place pour lutter contre la délinquance ancrée dans les quartiers difficiles et pour lesquelles ils devraient annoncer des "moyens".

Elus, responsables associatifs, policiers et gendarmes vont lundi "confronter leurs expériences" des 15 premières ZSP, créées depuis septembre 2012 par le ministre de l'Intérieur qui, à plusieurs reprises, a souligné leurs "bons résultats".

"Ce n'est pas un coup de bluff, pas une marque", avait souligné Manuel Valls le mois dernier en évoquant ces ZSP, qui sont actuellement au nombre de 64. Le ministre estime aujourd'hui que "la méthode est la bonne, les premiers résultats sont là" et assure même que : "les ZSP sont un laboratoire de pratiques applicables partout", dans un entretien au site leparisien.fr ce lundi.

Attendues parfois comme le messie par des élus confrontés à des problèmes récurrents de délinquance ou des syndicats de police, les ZSP étaient une promesse de campagne du candidat Hollande que son ministre de l'Intérieur a mises en musique rapidement.

Les ZSP sont "un laboratoire où l'ensemble des services de l'Etat, les associations, les élus, travaillent en partenariat étroit", explique le préfet de Seine-Saint-Denis, Christian Lambert, dont le département en compte quatre.

Manuel Valls et Christiane Taubira le 13 mai 2013 à Lyon [Philippe Merle / AFP]
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Manuel Valls et Christiane Taubira le 13 mai 2013 à Lyon
 

Dans un contexte budgétaire tendu, la pression est forte pour l'Intérieur, qui rappelle régulièrement les réductions d'effectifs sous la présidence Sarkozy auxquelles la gauche a dit mettre fin en promettant 500 créations d'emploi parmi les forces de l'ordre tous les ans.

Le ministre devrait ainsi annoncer à Lyon que près de 2.500 policiers sortiront fin 2013 des écoles contre 500 il y a un an. Et plusieurs ZSP devraient voir leurs effectifs renforcés au 1er septembre, selon le directeur général de la police nationale (DGPN) Claude Baland.

De même, très récemment, il a été annoncé aux syndicats de police que la prime de résultats exceptionnels (PRE) pour les policiers et les gendarmes instituée par Nicolas Sarkozy lors de son premier passage à l'Intérieur - 25 millions d'euros par an - serait en partie distribuée "collectivement" dans les ZSP. Une façon de motiver les troupes comme celle aussi d'ouvrir des postes de gradés en nombre pour les policiers et les gendarmes susceptibles de prendre du galon en postulant dans les quartiers concernés.

Les 64 ZSP, qui ont toutes des objectifs de lutte contre la délinquance personnalisée, sont principalement situées dans le nord et le sud de la France ainsi que dans le bassin grenoblois et en région parisienne.

Le préfet de Paris Bernard Boucault, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, et le maire du 18e arrondissement Daniel Vaillant lors d'une visite le 16 novembre 2012 dans le quartier de la Goutte d'Or à Paris [Miguel Medina / AFP/Archives]
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Le préfet de Paris Bernard Boucault, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, et le maire du 18e arrondissement Daniel Vaillant lors d'une visite le 16 novembre 2012 dans le quartier de la Goutte d'Or à Paris
 

En janvier, il a été annoncé une baisse de 42% des violences urbaines dans les quartiers Nord d'Amiens (Somme) secoués par des émeutes l'été dernier. Les vols dans les voitures y ont diminué de 40% et les cambriolages de 27%, selon l'Intérieur. "Les résultats sont tous favorables", assure le préfet de Somme, Jean-François Cordet.

A Barbès, un quartier chaud de la capitale, la préfecture de police de Paris (PP) a elle aussi pointé les "résultats probants" notamment contre les le trafic de stupéfiants et les vendeurs à la sauvette. Mais elle s'est attirée une charge du syndicat de police Alliance selon lequel la délinquance s'est "déplacée" un peu plus loin et qui a évoqué, sans être démenti, un "doublement des cambriolages".

Sur place, a constaté l'AFP lors des déplacements du ministre, ce report des méfaits est un argument souvent entendu.

"La délinquance ne se transfère pas facilement ailleurs", rétorque cependant le préfet de Paris Bernard Boucault. "Le trafic de stupéfiants dans les halls d'immeuble implique des infrastructures".

Les ZSP ne sont pas des zones de sécurité "exclusive", assure-t-on par ailleurs dans l'entourage du ministre. "La priorité est assumée sur des quartiers difficiles, mais ça ne veut pas dire qu'on lâche les quartiers alentours".

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