Dimanche 13 janvier à Paris, trois cortèges de manifestants défileront contre le projet de loi sur le mariage pour tous. Sans vouloir trop s'avancer, les organisateurs espèrent dépasser le seuil des 100.000 participants. De son côté, François Hollande a été clair : "on ne fait pas une loi en fonction du nombre de manifestants". La bataille des chiffres est bel et bien lancée... Mais comment seront-ils avancés ?
Le 18 novembre 2012, entre 70.000 et 200.000 personnes avaient défilé contre le projet de loi du gouvernement. C'est un grand classique de la manifestation : le nombre de participants varie toujours en fonction de ceux qui l'annoncent : la préfecture de police (70.000) ou les organisateurs (200.000). Dans cet exemple, l'écart était de près de un à trois... L'évaluation est toujours approximative, mais des outils et des méthodes existent cependant.
Les outils de comptage disponibles
Le "compteur de manifestants" idéal existe : le compteur laser par hélicoptère. L'engin survole alors la manifestation en embarquant un appareil laser spécialisé. Dirigé sur les participants, il parvient à les compter au chiffre près. Même si elle permettrait de couper court aux polémiques, cette technologie reste très chère, polluante et peu utilisée.
En réalité, policiers et organisateurs doivent se contenter d'outils beaucoup plus modestes. Les stylos compteurs sont les plus répandus chez les organisateurs... Tandis que les policiers disposent de "compteurs à main" spécialisés, disponibles depuis peu en vente libre (comme ce modèle). Que ce soit sur son stylo ou sur son compteur, le principe est le même : un manifestant croisé vaut une pression sur un bouton. C'est le système du "clic-clic" : à la fin du cortège, le nombre total de participants s'affiche sur le gadget.
Méthodes de comptage : des divergences
La police peut évaluer un nombre moyen de personnes présentes dans chaque rang, compter le nombre de rangs dans le défilé, et finir par multiplier les deux chiffres obtenus. Dans ce cas-là, elle se situe aux côtés des manifestants.
Elle peut également prendre de la hauteur. C'est cette méthode qui sera en vigueur ce dimanche 13 janvier, comme l'a confirmé la préfecture de police de Paris à DirectMatin.fr. Sa direction des renseignements, la DRPP, est chargée du comptage : elle disposera de "fonctionnaires spécialisés dans cet exercice". Placés "à des points stratégiques préalablement ciblés", comme des balcons, des ponts ou des terrasses, ils compteront les manifestants "par groupes de 10 personnes". Mais cette méthode est parfois difficile à mettre en oeuvre : souvent, la police profite ainsi de sa hauteur pour évaluer la surface du cortège. Dans ce cas, on estime qu'elle comptabilise 1 manifestant par 1m².
Quoi qu'il en soit, les méthodes de comptage à la main restent approximatives et une question subsiste : faut-il prendre en compte les manifestants qui marchent sur les trottoirs ? La police refuse de les comptabiliser... Sauf à l'occasion des gay pride : selon elle, étant donné que ce genre d'événements n'est pas encadré par un service d'ordre, les participants se dispersent davantage, y compris au bord de la chaussée. Mais la gay pride, c'est l'exception qui confirme la règle : les trottoirs ne sont pas pris en compte.
Les petites astuces des organisateurs
Sur le web, des consignes circulent déjà pour obtenir le décompte le plus favorable possible. La principale invite à ne surtout pas fouler les trottoirs : "N'oubliez pas de marcher sur la chaussée !"... Mais on s'en remet aussi à un célèbre syndicat, expert en la matière : "il faut s’étaler, la CGT donne comme consigne de pouvoir tendre les bras et faire un tour sur soi-même sans se toucher", peut-on lire sur manifpourtous.fr.
Sur Twitter enfin, le hashtag #AstuceManifPourTous fait un tabac :
Pensez à imprimer vos pancartes avant la #manifpourtous de dimanche ! lamanifpourtous.fr/-kit-du-manife… #AstuceManifpourtous
— La Manif Pour Tous (@LaManifPourTous) Janvier 11, 2013
Et aussi sur Direct Matin.fr :
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