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Des radios dans la hotte du Père Noël pour des SDF parisien

Un sans-abri écoute une radio qui lui a été fournie par l'association "Les Enfants du Canal", à Paris le 21 décembre 2012 [Mehdi Fedouach / AFP] Un sans-abri écoute une radio qui lui a été fournie par l'association "Les Enfants du Canal", à Paris le 21 décembre 2012 [Mehdi Fedouach / AFP]

"Pour une fois, c'est un peu Noël pour moi aussi", s'exclame Agnès, 43 ans, à la rue depuis plusieurs années, tenant bien serrée dans sa main la radio que vient de lui remettre Janis, de l'association des Enfants du canal, qui en distribuera mille à Paris jusqu'au 24 décembre.

A trois jours du réveillon alors que la nuit tombe, ils sont plusieurs sans-abri à errer autour de la Porte de Champerret, dans le XVIIe arrondissement de Paris, sans prêter attention aux habitants du quartier qui passent d'un pas pressé les bras chargés de cadeaux.

"Ca me fait énormément plaisir. J'adore la musique, surtout le jazz, donc je vais enfin pouvoir en écouter un peu", ajoute Agnès dans un sourire gêné.

"Quand on voit tous les gens fêter Noël, c'est dur! Ils sont là avec leurs cadeaux et nous on est là avec rien et personne. Et puis une radio pour moi, c'est bien, car les autres ce sont souvent des hommes et donc moi je n'aime pas toujours leur conversation", conclut-elle.

Les radios fonctionnent sans pile grâce à une dynamo et peuvent également servir de lampe de poche. Cette opération "1.000 radios" est financée à 70% par la Fondation de France, dans le cadre de son projet "Réveillons de la Solidarité" et par des dons de particuliers.

Le but: "rompre l'isolement", plus difficile à supporter en période de fêtes, et "donner accès à l'information et à la culture", explique Christophe Louis, le directeur des Enfants du canal.

Un sans-abri écoute une radio qui lui a été fournie par l'association "Les Enfants du Canal", à Paris le 21 décembre 2012 [Mehdi Fedouach / AFP]
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Un sans-abri écoute une radio qui lui a été fournie par l'association "Les Enfants du Canal", à Paris le 21 décembre 2012
 

L'idée de la radio est née des demandes des SDF et d'un constat des équipes de maraudes, explique Hugo Marro-Menotti, salarié de l'association.

"Dans la rue, la détresse est palpable toute l'année mais c'est encore plus dur pendant les fêtes, immanquablement cela rappelle aux personnes dans la rue leur isolement et l'éloignement de leurs proches", analyse ce jeune de 22 ans.

"Rester en contact"

Lors de leur maraude, les bénévoles arpentent les trottoirs d'un quartier passant des boulevards aux immeubles cossus, aux sorties des supermarchés, aux couloirs du métro... mais aussi aux abords du périphérique.

"C'est là qu'habite Alain!", explique Janis, 17 ans, en service civique, montrant une cabane faite de bric et de broc sur une passerelle qui surplombe le périph', accessible après avoir franchi trois grilles. Alain n'est pas là, Janis repassera donc dans les jours qui viennent pour lui donner la précieuse radio.

 
 

"Avec la radio, on est moins seul", estime de son côté Lionel, 61 ans, qui explique être très intéressé par les informations internationales. "J'ai travaillé 24 ans au Club Med et fait 86 pays alors j'aime bien les nouvelles du monde", ajoute-t-il avant de remercier pour la dixième fois.

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