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Pourquoi autant de temps entre le drame et la découverte de l'enfant ?

Le délai de huit heures entre le massacre de la famille britannique en Haute-Savoie et la découverte de la fillette survivante prostrée dans la voiture s'explique par le "gel" de la scène de crime, se défendent les enquêteurs, anticipant un début de polémique. [AFP] Le délai de huit heures entre le massacre de la famille britannique en Haute-Savoie et la découverte de la fillette survivante prostrée dans la voiture s'explique par le "gel" de la scène de crime, se défendent les enquêteurs, anticipant un début de polémique. [AFP]

Le délai de huit heures entre le massacre de la famille britannique en Haute-Savoie et la découverte de la fillette survivante prostrée dans la voiture s'explique par le "gel" de la scène de crime, se défendent les enquêteurs, anticipant un début de polémique.

Les victimes ont été découvertes par un cycliste mercredi peu avant 16H00 dans leur BMW break, sur un parking forestier isolé du village de Chevaline. La fillette de quatre ans n'a ensuite été découverte et extraite du véhicule, indemne, que vers minuit, soit huit heures après la découverte du drame.

"On avait pour consigne de ne pas entrer dans le véhicule pour ne pas modifier le positionnement des corps" sur une scène de crime "gelée", c'est-à-dire interdite de toute approche, a expliqué à l'AFP le lieutenant-colonel Benoît Vinnemann, qui commande la section de recherches de la gendarmerie de Chambéry.

Après une première intervention des pompiers qui n'ont rien remarqué non plus, les gendarmes locaux se sont donc tenus à l'écart, le temps qu'arrivent les techniciens de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (l'IRCGN), venus de Rosny-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis.

Or, ceux-ci ne sont arrivés sur place que vers minuit, huit longues heures après la découverte de la scène de crime, suscitant de premières interrogations dès jeudi sur le bon sens de ce respect scrupuleux des procédures.

Des sources policières interrogées par l'AFP se sont ainsi étonnées que n'ait pas été sollicité l'Institut national de police scientifique (l'INPS, référence en terme d'expertise), dont le siège est à Ecully, dans la banlieue de Lyon, à moins de deux heures de route de Haute-Savoie.

L'intervention de ses experts, plus rapide, aurait permis d'éviter ce si long délai d'attente avant que ne soient enfin ouvertes les portes de la voiture, de crainte d'en briser les vitres fissurées par l'impact des balles et de compromettre ainsi l'enquête balistique.

Les portes n'ont donc été ouvertes que vers minuit, après l'arrivée des techniciens de l'IRCGN, chargés notamment de calculer toutes les trajectoires des balles afin d'effectuer une modélisation en 3D de la scène du crime.

"Les pompiers, les techniciens, les médecins ont regardé dans la voiture par des trous à travers les vitres mais ils n'ont pas vu la petite. La gamine, terrorisée, n'a jamais bougé. Elle est restée sous les jambes de sa mère" morte, a expliqué le lieutenant-colonel Vinnemann.

Avant cela, un hélicoptère équipé d'une caméra thermique avait survolé la zone "pour voir s'il y avait d'autres corps mais la fillette n'a pas été vue car elle formait une masse avec sa mère", a-t-il ajouté.

Les enquêteurs insistent de leur côté sur l'importance de confier l'examen d'une telle scène de crime aux spécialistes de l'IRCGN, habitués à procéder aux analyses techniques dans les affaires criminelles les plus complexes.

L'IRCGN a pris la suite en 1990 de la Section technique d'investigation criminelle de la gendarmerie (STICG), structure de la gendarmerie nationale chargée des aspects scientifiques des investigations.

La STICG avait été créée en février 1987 suite à l'affaire Grégory, qui avait révélé de graves insuffisances dans les investigations criminelles de la gendarmerie, avec notamment la manipulation sans protection (et donc la pollution) des scellés, à une époque où les analyses ADN n'étaient pas de mise.

 

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