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Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice PS de Paris : «Le vote du traité européen doit être reporté»

Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice PS de Paris, le 25 août 2012. Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice PS de Paris, le 25 août 2012.[JEAN-PIERRE MULLER / AFP]

Elle est l’une des frondeuses du PS. Membre de l’aile gauche du parti, la sénatrice de Paris Marie-Noëlle Lienemann confirme qu’elle votera contre le traité budgétaire européen. Une liberté qui la conduit à ne pas soutenir la motion de Jean-Marc Ayrault et Martine Aubry.

Comment réagissez-vous au refus du gouvernement d’organiser un référendum sur le traité européen ?

Je ne suis pas étonnée car avant qu’il ne soit élu, j’avais écris à François Hollande pour lui demander de soumettre le traité à référendum. Il m’avait répondu qu’un référendum n’était pas nécessaire car il n’y a pas de transferts de souveraineté. Donc je trouve Jean-Marc Ayrault très constant.

Aujourd’hui je pose une question : pourquoi se précipiter à ratifier ce traité alors que l’Allemagne attend toujours que la cour constitutionnelle de Karlsruhe. Je demande donc au gouvernement de reporter le vote de ce texte. 

Et si vous n’êtes pas entendu ?

Si tel n’est pas le cas, je prendrai mes responsabilités et voterai contre. Je pense que c’est un mauvais choix et un choix trop important pour contourner notre devoir de réaction.

Jean-Marc Ayrault a pourtant rappelé ses troupes à l’ordre...

Ce traité n’est pas bon parce qu’il n'a pas été renégocié. Il ne contient pas de nouvelles missions pour la BCE et il fait l’impasse sur la question des Eurobonds que François Hollande a défendu pendant la campagne. Il ne remet pas en cause la politique libérale qui nous fait mal. En clair, ce traité nous oblige à suivre une mauvaise voie durable qui mène à l’austérité.

Pour autant, je ne suis pas en train d’organiser une fronde contre le gouvernement dont je souhaite la réussite. Il n’a d’ailleurs rien à craindre d’un tel vote car l’UMP est favorable à ce traité. 

Dans ce contexte, présenterez-vous une motion au congrès de Toulouse ?

Dans ce congrès, on doit pouvoir prendre nos responsabilités et offrir aux militants la possibilité de faire un choix politique. Nous ne sommes pas un parti où une seule pensée doit s’exprimer, surtout dans ce contexte de crise. Par ailleurs, le nouveau mode de désignation du premier secrétaire est étrange. Je trouve décalé qu’un parti qui a choisi une primaire ouverte pour la présidentielle tente de verrouiller le débat d’idées et de coopter le premier secrétaire. Ce n’est pas un signe de force mais de faiblesse.

C’est pourquoi, si Benoit Hamon et Henri Emmanuelli ne déposent pas de motion avec le courant Un monde d’avance, j’en déposerai une avec mes amis qui ont signé la contribution. Le temps de la gauche. Je n’en fais pas une question personnelle pour être la première secrétaire. C’est avant tout, une question de choix politique.

N’avez-vous pas l’impression d’être esseulée au sein du PS ?

Ce que nous disons est partagé par une grande partie de l’électorat socialiste. N’oublions pas que 30% des électeurs de François Hollande ont hésité avec Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle. Donc je ne suis ni mal à l’aise, ni isolée au sein du PS. J’en veux pour preuve les applaudissements que j’ai reçus lors de l’université d’été à la Rochelle.

Pourriez-vous rejoindre le Front de gauche ?

Contrairement à Jean-Luc Mélenchon, je veux contribuer au succès de François Hollande et de son gouvernement. Je ne parie pas sur son échec car si la gauche échoue, ce sont l’extrême-droite et la droite dure qui tireront les marrons du feu. C’est pourquoi je défends une stratégie unitaire rouge-rose-verte à gauche.  

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