Priorité aux économies. C’est ce qu’a préconisé la Cour des comptes hier dans son rapport annuel.
Son président, Didier Migaud, estime que l’objectif du gouvernement de ramener le déficit à 3 % en 2013 a «peu de chances d’être atteint». Face à des prévisions de croissance trop optimistes, il appelle l’Etat à revoir sa copie et envisager de nouvelles économies jugées «indispensables». Pour cela, les magistrats ont leurs idées sur la question.
Même si Didier Migaud a salué l’effort «considérable, […] jamais réalisé dans l’histoire récente de notre pays» en 2012, il a écarté l’hypothèse d’une nouvelle hausse d’impôts. Il faut au contraire «freiner davantage la dépense» en 2013.
Parmi les pistes, la Cour appelle à limiter les aides de l’Etat souvent «sans justification pertinente» aux buralistes (un peu plus de 300 millions d’euros depuis 2004 pour compenser la baisse des ventes du tabac ou contribuer à la subvention de sécurité des commerces). Le ministère de la Défense pourrait aussi mieux gérer ses dépenses en maintenance (entretien, réparation...).
Enfin, l’Etat devrait revoir sa copie sur la réforme du médecin traitant, au caractère «inabouti» qui a davantage profité aux spécialistes qu’aux généralistes.
La Cour des comptes adresse toutefois quelques bons points, notamment à ERDF et le bon niveau de qualité de la distribution de l’électricité en France.
Le message de l’institution a été entendu en partie par le gouvernement. François Hollande a annoncé un réajustement des prévisions de croissance «dans les prochains jours si nécessaire».
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