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Julien Doré : « Aujourd’hui, on explique aux gens qu’il n’y a pas de possibilités d’aimer, de rêver, de créer »

Julien Doré lors de son passage à l'émission Taratata[Capture d'écran Youtube ]

Révélé par l’émission Nouvelle star qu’il a remporté en 2007, Julien Doré avait marqué les esprits avec son interprétation déjanté de « Moi… Lolita » d’Alizée. En 2010, le chanteur effectuait son passage du petit au grand écran en jouant, aux côtés de Marina Hands et de Guillaume Gallienne, dans la comédie burlesque de Pascal Thomas, Ensemble, nous allons vivre une très, très grande histoire d’amour. Direct Matin l’avait rencontré à cette occasion.

 

Archive – article publié le mercredi 7 avril 2010

 

Comment avez-vous fait la connaissance de Pascal Thomas ?

Julien Doré : Pascal est venu me voir en concert. Il m’a donné son scénario et m’a dit qu’il aimerait que je joue le personnage principal. Ca m’a terrorisé. Quand il m’a appris que ma partenaire serait Marina Hands, c’était encore pire ! Mais j’ai tout de suite accepté, je savais qu’il y avait une véritable vision derrière ce projet.

 

Connaissiez-vous ses films ?

J. D. : Aux Beaux-Arts, nous avions abordé son œuvre avec Les zozos, Pleure pas la bouche pleine. Puis j’ai vu Mercredi folle journée, La Dilettante. Avec Ensemble..., il réussit à montrer les différents aspects de son cinéma. Je ne sais pas si c’est conscient, mais je trouve ça bien de garder son audace. Et Dieu sait si ce n’est pas facile aujourd’hui, quand on est metteur en scène, de pouvoir continuer à tracer sa route sans renoncer à rien.

 

Vidéo : Bande-annonce La Dilettante (1999) avec Catherine Frot

 

 

Pascal Thomas s’insurge contre le passage du cinéma au numérique. Qu’en pensez-vous ?

J. D. : Ce qui lui a donné envie de venir me voir en concert, c’est le clip de « Limites », que j’ai tourné en 35 mm en plan séquence. Nous avons une façon commune de penser l’image. Je comprends qu’on n’ait pas envie de se faire ch... avec l’idée d’aller voir un match de rugby au cinéma avec des lunettes 3D. On va donner quinze millions pour faire faire un sketch à la télévision à des gens qui n’ont jamais touché une caméra de leur vie, et après on va expliquer à Pascal Thomas qu’il faut qu’il se mette au numérique. Je trouve ça un peu gonflé.

 

Vidéo : Clip « Les limites » de Julien Doré

 

 

Aviez-vous eu d’autres propositions avant celle-ci ?

J. D. : Il y a eu beaucoup de premiers films. Mais je ne suis jamais allé au bout, peut-être parce que j’attendais une prise en main totale. Ce que je fais dans le film est l’exact opposé de ce que je fais en musique. Ce langage n’est possible que si je m’abandonne, que si je décide de ne pas me regarder. Après, on peut trouver ça bon ou pas, mais ça, ça ne m’intéresse pas. J’attendais ce genre d’expérience depuis longtemps. Cela a apaisé des choses en moi, m’a enlevé une certaine culpabilité sur ma légitimité.

 

Vidéo : Bande-annonce d’Ensemble, nous allons vivre une très, très grande histoire d’amour

 

 

Comment définiriez-vous le style du film ?

J. D. : Ce film est inclassable, et c’est justement ce qui me plaît. C’est en présentant ce type de forme qu’on suscitera un éveil. Aujourd’hui, on explique aux gens qu’il n’y a pas de possibilités d’aimer, de rêver, de créer. Cela neutralise tout, et même la violence. J’ai la chance qu’on me donne la parole, j’agis pour mon époque et j’essaie de m’y inscrire.

 

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