La nouvelle saison NBA est à l’horizon. Avec le recrutement de Kevin Durant en juillet dernier, les Golden State Warriors paraissent invincibles. Mais quelques équipes possèdent le personnel nécessaire pour enrayer la belle mécanique californienne.
Si la saison dernière nous a appris quelque chose (mis à part que les Warriors étaient déjà formidables sans Durant et qu’ils le sont plus encore avec lui dans l’effectif), c’est qu’il existe bel et bien une manière de contrarier le collectif bien huilée de Golden State, de freiner les explosions offensives de Stephen Curry, et d’empêcher ses coéquipiers – principalement Klay Thompson et Draymond Green – de festoyer sur les restes d’une défense tétanisée par le n°30 des Warriors.
Kevin Durant, un casse-tête pour Steve Kerr ?
La seule inconnue cette année concernant l’effectif (et elle est une énorme) étant la manière dont Steve Kerr va réussir à insérer Kevin Durant dans cette recette déjà trop pimentée pour 95% de la ligue. Une chose est sûre toutefois : ce sera encore plus compliqué avec lui dans l’équation, que sans. Mais ne soyons pas défaitistes.
A lire aussi : NBA : Les 10 matches à ne pas manquer cette saison
L’an dernier, les Warriors ont perdu à neuf reprises – et seulement deux fois sur leur parquet – en saison régulière. Lors des playoffs, le Thunder d’Oklahoma City est passé à deux millimètres de l’exploit (8 points d’avance à 5 minutes de la fin d’un Game 6 potentiellement décisif qui se jouait à domicile) en finale de conférence Ouest. Il a fallu une performance historique des Cleveland Cavaliers en finale NBA, doublé d’un effort herculéen de LeBron James, pour voir les Warriors tombés de leur piédestal après une saison historique.
Mais ces deux séries de playoffs, ainsi que les neuf défaites de la saison dernière, ont permis de mettre en lumière plusieurs évidences sur la façon dont il faut s’y prendre pour battre la franchise californienne. Trois points fondamentaux ressortent particulièrement : 1/ ne pas hésiter à être physique en défense face à Stephen Curry (et les autres), 2/ «switcher» les joueurs en défense ad nauseam s’il le faut, et 3/ brutaliser les Warriors dans le jeu intérieur, que ce soit aux rebonds, sur les pénétrations, ou au poste bas. Mais cela n’est pas à la portée de n’importe quelle équipe, et cela nécessite de disposer du personnel capable de faire toutes ces choses sans pour autant sacrifier sa production en défense, ou en attaque.
Après cette introduction aussi longue que nécessaire, passons-en revue les sept clubs capables de donner une bonne suée, voir même de battre, les hommes de Steve Kerr.
Minnesota Timberwolves
©EZRA SHAW / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
Ils sont jeunes. Mais potentiellement redoutables. Désormais coachés par Tom Thibodeau, les Minnesota Timberwolves devraient voir leur défense faire un pas, voir un saut, dans la bonne direction cette saison. Difficile en même temps de faire pire que l’an dernier où ils pointaient à la 27e place en terme d’efficacité défensive selon ESPN.
Le nouveau coach de Minnesota, qui est connu pour son génie défensif, possède l’effectif parfait pour contrer les Warriors (qu’ils ont battu le 5 avril dernier en prolongation, et sur leur parquet s’il vous plaît), notamment avec Karl-Anthony Towns, un monstre défensif et offensif aussi à l’aise dans le jeu intérieur qu’extérieur (34,1% à trois points l’an dernier). Si leur inexpérience ne devrait pas jouer en leur faveur, un cinq majeur composé de Towns, Andrew Wiggins, Shabazz Muhammad, Ricky Rubio, un défenseur exceptionnel trop souvent sous-estimé, et Zach Lavine, paraît tout à fait armé pour tenir tête à Golden State.
Cinq idéal face aux Warriors : Towns, Wiggins, Rubio (ou Kris Dunn), Muhammad, Lavine.
Boston Celtics
©Tim Bradbury / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
Les Celtics sont, avec les Wolves, la seule équipe à s’être imposée sur le parquet des Warriors en saison régulière l’an dernier. Ça compte pour quelque chose, non ? Cet été, Boston a attiré dans ses filets Al Horford, un excellent joueur dans le jeu intérieur, tant en défense qu’en attaque, qui est même capable de mettre les tirs de loin (34,4% à trois points l’an dernier) si l'occasion se présente. L’ancien pivot des Hawks donne une nouvelle dimension à un effectif déjà très alléchant.
Si on ajoute à cela les prouesses tactiques du coach Brad Stevens, la fougue d’Isaiah Thomas, l’adresse des intérieurs que sont Jonas Jerebko et/ou Kelly Olynyk derrière la ligne des 3 points, ainsi que la puissance défensive sur le périmètre de Marcus Smart, Avery Bradley et Jae Crowder, les Celtics n’ont pas à rougir une seconde face à Golden State.
Cinq idéal face aux Warriors : Horford, Crowder, Bradley, Isaiah Thomas (ou Smart), Jerebko (ou Olynyk)
Detroit Pistons
©Jason Miller / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
Malgré le fait qu’ils aient été éliminés en quatre matches secs face aux Cavaliers au premier tour des playoffs la saison passée, les Detroit Pistons ont toutes les raisons de croire en l’avenir. Connu pour son exigence, le coach Stan Van Gundy a toujours su manœuvrer son effectif pour en extraire le meilleur. La preuve ? Les Pistons ont réussi à s’imposer à domicile face aux Warriors le 16 janvier dernier (113-95) à la surprise générale.
Avec Andre Drummond à l’intérieur, les Pistons ont de quoi sérieusement contrarier Golden State puisqu’il leur sera difficile de jouer leur «5 majeur de la mort» – Curry, Thompson, Green, Durant, Iguodala – sans risquer de se faire manger aux rebonds. Cerise sur le gâteau, le pivot de Detroit est entouré de joueurs capables de défendre plusieurs postes, et de planter les tirs quand il le faut. Mais là encore, l’inexpérience n’aide pas.
Cinq idéal face aux Warriors : Drummond, Kentavious Caldwell-Pope, Tobias Harris, Marcus Morris (ou Stanley Johnson), Reggie Jackson.
Utah Jazz
©STREETER LECKA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
L’intersaison du Jazz d’Utah a été secrètement une des plus efficaces de la ligue. L’équipe conduite par Quinn Snyder – un excellent coach – s’est débarassée de Trey Burke pour le remplacer par George Hill, un ancien de la maison Spurs doté d’une bonne adresse extérieure et solide en défense. Le Jazz a également attiré dans ses filets notre Boris Diaw national ainsi que Joe Johnson en provenance de Miami.
Résultat, Utah dispose d’un effectif adaptable à tout type d’adversaire. Gordon Hayward et Rodney Hood ont prouvé leur valeur la saison dernière, Trey Lyles est capable de naviguer entre les postes d’ailier/ailier fort/pivot sans aucun problème, les retours de Dante Exum, jeune meneur de jeu de près de 2 mètres, et d’Alec Burks donnent une profondeur au banc tout à fait séduisante. A l’intérieur, Rudy Gobert, un des meilleurs défenseurs de la NBA, et Derrick Favors, offrent une combinaison puissance/défense qui devrait se révéler primordiale face aux Warriors. En un mot, méfiez-vous du Jazz.
Cinq idéal face aux Warriors : George Hill, Alec Burks, Rodney Hood, Gordon Hayward (ou Joe Johnson, ou Boris Diaw), Derrick Favors (ou Trey Lyles, ou Rudy Gobert).
San Antonio Spurs
©Ronald Cortes / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
C’est Gregg Popovich qui, la saison dernière, a été le premier à expérimenter la tactique consistant à «switcher» les couvertures défensives de manière systématique face aux Warriors. Avec succès puisque les Spurs s’étaient imposés (87-79) le 19 mars à domicile en annihilant complètement Stephen Curry (4/18 aux tirs dont 1/12 à 3 points). Une stratégie qui sera plus tard utilisée par le Thunder, puis les Cavs, en playoffs.
Si San Antonio sait qu’il n’est pas possible pour eux de rivaliser «panier-pour-panier» face aux Warriors, ils sont tout à fait conscients de leur atouts, à savoir le jeu intérieur. LaMarcus Aldridge et Pau Gasol ont de quoi faire des dégâts dans la raquette de la franchise californienne. Même s’il sera difficile de les faire jouer ensemble face au «5 majeur de la mort» des Warriors (Gasol est trop lent). Kawhi Leonard est probablement le joueur le mieux armé, avec LeBron James, pour freiner Kevin Durant. Danny Green a prouvé par le passé qu’il pouvait s’occuper de Stephen Curry. Le génie de Popovich fera le reste. A suivre : Les Argentins Patricio Garino et Nicolas Laprovittola (surnommé le «Steph Curry argentin») peuvent-ils défendre assez bien pour jouer en NBA ? Il sera intéressant de voir s’ils arrivent à gagner la confiance du coach.
Cinq idéal face aux Warriors : Tony Parker, Patty Mills, Danny Green, Manu Ginobili, Pau Gasol (ou LaMarcus Aldridge).
Los Angeles Clippers
©Jayne Kamin-Oncea / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
Peut-on encore croire aux Clippers ? Après une saison marquée par la bêtise de Blake Griffin (qui s’est cassé la main après avoir donné un coup de poing dans le visage d’un membre du staff), et condamnée après la blessure de Chris Paul au premier tour des playoffs face aux Trail Blazers, Los Angeles veut croire qu’ils peuvent revenir sur le devant de la scène et démontrer au monde entier qu’ils sont LA franchise de la conférence Ouest capable de se mettre en travers du chemin des Warriors.
La force intérieure de l’effectif ne fait aucun doute (DeAndre Jordan, Blake Griffin) et a même été renforcée à l’intersaison avec les recrutements de Brandon Bass, Marreese Speights (en provenance de Golden State). Chris Paul est un défenseur redoutable. J.J Redick a réalisé la meilleure saison de sa carrière l’an passée. Mais c’est sur les ailes que les Clippers risquent de souffrir le plus. Paul Pierce est vieillissant (il prendra sa retraite à la fin de la saison), Luc Mbah a Moute est un bon défenseur mais reste trop limité en attaque, Wesley Johnson est passable au mieux. Bref, ce ne sera pas facile pour les Clippers. Mais le potentiel est bel et bien là, tout comme la profondeur du banc.
Cinq idéal face aux Warriors : Chris Paul, J.J. Redick, Jamal Crawford, Paul Pierce, Blake Griffin (ou DeAndre Jordan).
Cleveland Cavaliers
©Jason Miller / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
C’est pas comme s’ils n’avaient pas déjà fait la démonstration de leur force face aux Warriors. L’équipe championne en titre, les Cleveland Cavaliers, est probablement la plus sereine face à Golden State. La perte de Matthew Dellavedova en sortie de banc pour harceler Stephen Curry pourrait se révéler plus coûteuse que prévue. Mais le trio composé de LeBron James/Tristan Thompson/Kyrie Irving pose des problèmes à la franchise californienne que même le recrutement de Kevin Durant ne permet pas d’ignorer.
Tyronn Lue sait également qu’il peut compter sur l’expérience d’Iman Shumpert, J.R. Smith (qui n’a toujours pas re-signé soit dit en passant) et Richard Jefferson. Kevin Love, longtemps moqué pour sa défense, continue d’apporter sa valeureuse contribution aux rebonds et aux tirs extérieurs. Le noyau dur de l’équipe qui a remporté le titre en juin dernier est de retour, avec en prime la confiance débordante propre aux champions en titre. C’est l’équipe à battre pour les Warriors. Et pas l’inverse.
Cinq idéal face aux Warriors : Kyrie Irving, J.R. Smith (ou Iman Shumpert), LeBron James, Tristant Thompson, Kevin Love.
Mention honorable
Les Milwaukee Bucks, malgré la blessure de Khris Middleton, a la capacité d’ennuyer sérieusement les Warriors avec Antetokounmpo/Jabari Parker/Michael Carter-Williams/Dellavedova/Greg Monroe. Idem pour le Magic d’Orlando avec Ibaka/Biyombo/Fournier/Hezonja/Aaron Gordon.