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La NBA va-t-elle se mettre en grève à cause des Warriors ?

Adam Silver, le grand patron de la NBA, n'est pas fans des "super team". [Vaughn Ridley / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP]

La décision de Kevin Durant de rejoindre les rangs des Golden State Warriors est loin de faire l’unanimité jusque dans les plus hautes sphères de la NBA. Et cela pourrait provoquer un mouvement de grève dès l’an prochain en NBA.

Car si la signature de l’ex-star du Thunder aux Warriors est le fruit d’un improbable concours de circonstances que même le fils illégitime de Nostradamus et de Madame Irma n’aurait su prédire, elle n’en reste pas moins l’illustration du manque d’équité qui risque de régner au sein de la NBA suite à la formation de cette «super team».

«Je ne pense pas qu'avoir deux super équipes (Golden State et Cleveland, ndlr) soit bon pour la ligue» a déclaré Adam Silver, le grand patron de la NBA, ce mardi en conférence de presse. «Selon moi, il est important de mettre en place une convention collective qui encourage la répartition des meilleurs joueurs à travers la ligue. D'un autre côté, je respecte absolument le droit d'un joueur de devenir un agent libre et, dans le cas de Kevin Durant, de prendre une décision qu'il pense être la meilleure pour lui» a-t-il ajouté.

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Convention collective, grève, syndicat des joueurs, plafond salarial, etc... les fans de la NBA ne sont pas attirés au premier abord par ces questions techniques qui ne sont ni glamour, ni sexy, ni attirantes. MAIS. Ces négociations entre la ligue, les propriétaires des clubs et les représentants des joueurs sont au cœur de tout ce qui se passe sur les parquets. Donc faisons un point sur ce qui pourrait se passer dans un avenir plus ou moins proche, et qui pourrait nous mener droit vers une grève susceptible de mettre en péril la saison 2016-2017.

Vers une grève à la fin de la saison prochaine ?

En 2011, après une longue grève ayant réduit la saison 2011-2012 à 66 matchs (avec une reprise en décembre !!!), la NBA espérait avoir réussi à empêcher la formation des «super team» après que, l’été précédent, LeBron James, Dwyane Wade et Chris Bosh aient décidé d’unir leur force sous le soleil de Miami. Leur solution ? Installer une limite salariale plus contraignante, avec des taxes prohibitives pour les propriétaires qui souhaiteraient ignorer cette mesure, tout en permettant aux clubs de retenir plus facilement leurs meilleurs joueurs en leur conférant la capacité de leur offrir plus d’argent sur une période plus longue (en résumant à l’extrême).

Le problème est que la NBA n’avait pas prévu la hausse vertigineuse des recettes suite à son juteux contrat de 24 milliards de dollars sur neuf ans pour les droits de retransmissions TV et digitale signée en 2014 et effectif depuis cet été. «Nous n’avions pas modélisé une telle hausse» a d’ailleurs reconnu Adam Silver. Et c’est justement ce phénomène qui a permis aux Warriors de faire l’acquisition d’un joueur de la trempe de Kevin Durant sans que cela ne paraisse suicidaire d’un point de vue financier.

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Si la convention collective signée en 2011 entre la NBA, les propriétaires et le syndicat des joueurs est prévue pour durer jusqu’au 30 juin 2021, chacune des parties peut décider de le renégocier dès le 30 juin 2017 à partir du moment où l’une d’elle en fasse la demande avant le 15 décembre prochain.

Soucieux d’éviter une nouvelle grève, et de créer un nouveau modèle prenant en considération la montagne de dollars qui s’est érigée grâce aux droits TV, la NBA et le syndicat des joueurs négociaient depuis des mois en prévision de cette échéance. Ce que tout le monde ignorait par contre, c’est que Kevin Durant allait signer avec Golden State et, dans la foulée, en faire l’archi-favori pour les saisons à venir. Tout à coup, la sérénité qui accompagnait les négociations ces derniers mois s'est évaporée pour laisser place au doute face à la possibilité de voir une grève contrarier pour une durée inconnue la saison 2016-2017.

L’espoir est-il permis ?

Bien sûr, ni la NBA, ni les joueurs, ni les propriétaires, n’ont intérêt à ce que la situation dégénère. Pas quand l’argent coule à flot à la manière d’un tsunami et que l’expansion de la NBA à l’internationale continue son inexorable progression. Toutefois, il se murmure que de nombreux propriétaires souhaitent que de nouvelles décisions soient prise pour que la parité au sein de la ligue puisse être respectée (question piège : comment faire quand une superstar comme Durant – ou James, Bosh et Wade avant lui – accepte de prendre moins d’argent pour permettre la création de ces «super team» ?).

«Je pense qu’il est important de maintenir les principes qui permettent de créer une ligue où toutes les équipes ont l’opportunité d’être compétitives. Nous devons réexaminer certains éléments de notre système afin que je ne revienne pas l’an prochain, ou l’année suivante, pour parler des anomalies qu’il contient» a déclaré Adam Silver.

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Pour le moment, toutes les parties engagées semblent soucieuses de trouver des solutions avant même que l’idée d’une grève générale pointe le bout de son nez. Mais, pour ceux qui sont assez vieux pour se souvenir des négociations lors des saisons 1998-1999 et 2011-2012, l’optimisme peut rapidement laisser place à un bras de fer impitoyable entre les joueurs et les propriétaires des clubs. Un combat opposant des milliardaires à des millionnaires, les uns souhaitant préserver et récolter les fruits de leur investissement, les autres arguant que, sans eux, il n’y aurait tout simplement par de récolte. Espérons pour tous les fans de la NBA que des solutions soient trouvées avant que les choses s’enveniment.

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