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La couverture réseau de Free Mobile fait encore et toujours polémique

Free Mobile et ses capacités techniques ont de nouveau défrayé la chronique cette semaine, l'aval donné par le régulateur des télécoms à sa couverture réseau ayant déclenché la colère de SFR et Bouygues Telecom qui dénoncent également le contrat liant Orange au nouvel opérateur.[AFP/Archives]

Free Mobile et ses capacités techniques ont de nouveau défrayé la chronique cette semaine, l'aval donné par le régulateur des télécoms à sa couverture réseau ayant déclenché la colère de SFR et Bouygues Telecom qui dénoncent également le contrat liant Orange au nouvel opérateur.

Un incident a privé de réseau vendredi pendant plusieurs heures des clients dans toute la France. Si Free n'a pas souhaité faire de commentaire sur la panne, sa durée ou le nombre d'abonnés touchés, France Télécom a de son côté évoqué un "incident majeur".

Mardi, l'autorité de télécoms, l'Arcep, avait réaffirmé que Free Mobile "remplissait ses obligations réglementaires avec un taux de couverture de 28% de la population", au terme d'une nouvelle série de vérifications menées à la suite de semaines de polémiques sur le fonctionnement effectif du nouveau réseau mobile lancé le 10 janvier.

Ces nouvelles mesures ne sont "pas fiables, car le matériel utilisé est un simple téléphone dont on regarde s'il capte. La capacité du réseau à tenir la charge en exploitation - soit l'acheminement de plusieurs appels en simultané - n'est donc jamais testée", avaient aussitôt dénoncé les syndicats CFE-CGC et Unsa d'Orange, SFR et Bouygues Telecom.

L'Arcep s'est défendue en soulignant qu'elle avait procédé à "des tests de couverture" et non pas à "des tests de qualité de service".

Mais la pilule est mal passée du côté des opérateurs concurrents SFR et Bouygues Telecom.

Il est "patent" que "des questions d'une gravité particulière se posent sur le respect par Free de ses obligations de couverture", a dénoncé Jean-Bernard Lévy, président du directoire de Vivendi, maison mère de SFR.

Il s'en est pris aux pouvoirs publics, au "rôle qu'ils ont joué hier pour l'attribution de la licence (de Free), aujourd'hui devant l'absence de couverture réelle".

"Un vrai réseau"

"Le régulateur a choisi de ne tirer aucune conséquence réglementaire de la décision de Free Mobile de ne pas investir dans un vrai réseau", a dénoncé Didier Casas, secrétaire général de Bouygues Télécom, au journal Les Echos.

"Si tout cela était confirmé, il se pourrait bien que l'Arcep ait inventé une notion nouvelle, celle du réseau vide qui couvre", a-t-il déploré.

Parallèlement aux mesures de l'Arcep, le ministre de l'Industrie Eric Besson a demandé à l'Agence nationale des fréquences (ANFR) de contrôler la couverture "effective" de Free.

De premiers résultats devaient être remis au ministre le 29 février mais aucune information n'a filtré.

Le contrat passé entre l'opérateur historique Orange et Free est également au centre des critiques.

Free Mobile s'est engagé à couvrir 27% de la population avec son propre réseau et a signé un contrat d'itinérance avec Orange pour les trois quarts restants. Mais plus de 90% des appels effectués par les clients Free passeraient en réalité par le réseau Orange.

Orange "loue son réseau [à Free] dans des conditions opaques", a dénoncé Jean-Bernard Lévy (Vivendi).

Martin Bouygues estime lui que Free "fait le coucou sur le réseau d'Orange" et le directeur général de Bouygues Telecom, Olivier Roussat, met même en garde contre une "distorsion de concurrence".

La direction d'Orange, contactée par l'AFP, n'a pas souhaité faire de commentaires.

Depuis l'arrivée de Free, Orange, SFR et Bouygues Telecom ont annoncé avoir perdu un total de 560.000 clients, sans que l'on puisse évaluer combien ont rejoint le nouvel opérateur, qui ne communique pas sur son nombre d'abonnés.

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