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Football : agressions sexuelles, homophobie… Ce qu’il faut retenir de l’audition de Noël Le Graët à l’Assemblée nationale

Noël Le Graët n'est plus le président de la Fédération française de football. [Icon Sport]

Noël Le Graët, ex-président de la Fédération française de football, a été auditionné à l'Assemblée nationale ce mardi dans le cadre de la commission d'enquête concernant les dysfonctionnements au sein de plusieurs fédérations sportives. Voici ce qu’il faut retenir de son passage.

La fin de son mandat chaotique

«Je crois que cela a été un lynchage médiatique immérité. Je n'ai rien fait de mal, nulle part, à personne. Mais à un moment je ne supportais plus les articles journaliers. J’ai une famille avec trois enfants d’un certain âge, ce ne sont plus des bébés, et neuf petits-enfants qui ont entre 22 et 30 ans. Et ce n’est pas forcément agréable d’avoir tous les jours dans le journal local ou national des contre-vérités. Je ne m’exprimerai pas longtemps sur ce dossier car mes avocats ont demandé que le rapport d'audit soit annulé et contesté parce que pour le moment la défense que j’ai présentée c’est que je ne suis au courant de rien. Vous dans cette salle, vous êtes plus au courant que moi. Moi je ne sais pas.»

Le sexisme au sein de la FFF

«J'ai trop de respect. D'abord, j'ai mis des femmes à tous les postes. A la Fédération française de football, ma directrice générale était une femme et je crois que vous allez la recevoir (jeudi). Ma vice-président, Brigitte Henriques, était une femme. J'ai développé le football féminin. J'ai l'habitude de travailler avec des femmes et très franchement je ne me fais aucun reproche sur tout ce qui a été écrit dans le rapport d'audit. (…) J'ai prêté serment sous réserve que l'on reste dans le cadre des questions que vous devez me poser en-dehors des éventuelles difficultés. Donc je ne répondrai pas.»

Le départ des femmes de la FFF

«Je vais donner l’impression de répondre à côté mais je ne m'occupais pas directement du personnel. J'ai été étonné de voir autant de départs de femmes. Il y avait, à un moment, trop de monde à la Fédé et il fallait très certainement faire quelques départs. Mais je regrette certains départs car beaucoup travaillaient très bien et ce n’est pas toujours facile. Je n'ai pas de reproche particulier à faire à ces femmes, une n'a pas encore trouvé de travail et les autres ont retrouvé du travail, heureusement. Pour les conditions de ces départs, il faudra demander à ceux qui étaient responsables du personnel et vous allez en recevoir quelques-uns.»

La prolongation de Didier Deschamps comme sélectionneur

«Le président peux le faire. J'ai aussi un COMEX de douze membres et on parle. Il est tout à fait clair que l'on discute mais la dernière décision, s'ils ne sont pas d'accord, c'est le président qui la prend. Si on avait fait un vote national, Deschamps aurait eu 80% des votes. Didier Deschamps ferait un bon président de fédération mais il ne veut pas.»

Son action contre l’homophobie

«L'homophobie, je regrette d'avoir employé ces mots. Au stade, ces mots on ne se rend pas bien compte de leur portée. J'ai pris un savon de ma fille puis j'ai visité des centres qui luttent contre l'homophobie. Je me suis senti triste et maladroit. Je suis sûr que ces débiles qui crient ces mots ne sont pas homophobes mais bêtes. (…) J'ai dit que c'était une maladresse invraisemblable. Il y a un manque de connaissances et je pense qu'au stade, tous les mots ne sont pas homophobes car je pense que les gens ne saisissent pas ce qu'ils disent. Après j'ai été visiter les centres et là je me suis dit que j'aurais mieux fait de ne rien dire. Empêcher l'homophobie au stade, c'est le travail de tous. Je répondrais différemment bien évidemment. Dans les instances ou les clubs, je ne sais pas tout mais c'est un travail général de chacun d'entre nous pour lutter contre ça.»

Le racisme dans le football

«Sur le racisme, j'ai toujours été proche de l'Afrique. J'ai toujours aidé via la FIFA cette collaboration avec l'Afrique. Je regrette de ne pas avoir pu faire aller jouer les Bleus en Algérie. Je rejette le racisme mais j'ai dit qu'il fallait peut-être arrêter les matchs. Aujourd’hui, le gros problème ce sont les violences entre supporters de clubs différents. En revanche, sur les jeunes binationaux, cela ne me gêne pas quand ils rentrent chez eux pour être auprès de certains membres de leur famille.»

Comment sont gérées les agressions au sein de la FFF ?

«C'est une bonne question. On ne peut pas dire qu'il n'y a pas de problèmes. J'ai des équipes de juristes de haut-niveau. A chaque fois que j'ai eu connaissance de faits graves, j'ai fait appliquer l'article 40. Le même article qui est contre moi actuellement. Il n'y a pas eu de cachotteries. Tout n'est pas parfait mais on a fait ce que l'on devait. J'ai dû faire appliquer l'article 40 quatre fois. Je ne suis pas le seul qui peut l'appliquer et dans les jours qui viennent vous interrogerez des gens qui maîtrisent mieux ces sujets.»

Qu’est-ce qu’un comportement inapproprié avec les femmes pour lui ?

«Je ne sais pas. Est-ce que dire à quelqu'un qu'elle a une jolie robe c'est grave ? Aujourd'hui oui. Les temps ont changé. Moi j'ai 82 ans, petit-à-petit les temps ont changé, ça ne se dit plus. Et il faut faire plus attention aujourd’hui qu’il y a quelques années et c’est bien. [...] Vous trouvez que c’est du harcèlement sexuel de dire ça. Pour moi non mais pour vous peut-être.»

Les inégalités des primes hommes-femmes à la FFF

«Quand on fait des appels d'offres pour les filles, elles ont 30%. Idem pour les garçons qui reçoivent 30%. Les joueuses sont de mieux en mieux salariées par les clubs à Lyon, au PSG et dans d'autres clubs. C'est un problème économique mais pas une question de volonté.»

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