Les soirs de clasico sont propices aux lieux communs et petites phrases réductrices. La semaine précédant le match entre l’OM et le PSG au Vélodrome, on a beaucoup entendu, côté marseillais, ou anti-parisien (qui sont bien souvent les mêmes), que cette rencontre opposerait le cœur au fric.
Une grande banderole sur le même thème avait même été érigée par les supporters olympiens avant le début de la rencontre («L’argent ne fait pas le bonheur, l’OM si»). Mais au bout du compte, le constat a été simple à faire : le cœur était du côté de l’argent.
Un esprit de solidarité
Sans entrer dans les aventures «cartonesques» de l’arbitre Clément Turpin, le PSG a réussi à s’imposer au Vélodrome à 10 contre 11, après l’expulsion de Thiago Motta, en étant mené au score au bout de 30 minutes de jeu. Et pour inverser une situation bien mal embarquée, Paris n’a, cette fois, pas utilisé le talent de ses stars, mais leur solidarité.
Parce que si un Edinson Cavani cherche encore sa position sur le terrain et son plein rendement offensif, l’Uruguayen n’est pas le dernier a tout donné sur le plan défensif.
Et que dire d’un Blaise Matuidi qui a joué pour deux pendant une heure conservant son poste de milieu de terrain tout en animant le couloir gauche sur le plan offensif après la sortie, sur choix tactique, d’Ezequiel Lavezzi ?
Une énorme leçon
Mais ce qui m’a le plus frappé dans cette soirée, qui avouons-le ne fut quand même pas un grand moment d’extase footballistique, c’est la joie du groupe parisien à l’issue de la rencontre sur la pelouse marseillaise. Et pourtant, il fallait être très attentif pour trouver la trace d’un joueur français dans cette liesse rouge et bleue.
Mais il faut croire qu’on peut être étranger, plus que bien payé et faire preuve de combativité, de motivation et d’enthousiasme. Et l’air de rien, c’est une énorme leçon pour les joueurs français.
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Une immense peur bleue, par Pierre Ménès