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Leptospirose : quelle est cette maladie mortelle que les autorités craignent après le passage du cyclone Belal ?

Les épisodes de fortes pluies, comme ceux connus lors du passage de Belal, favorisent le lessivage des sols et la contamination des milieux par la bactérie responsable de la leptospirose. [Richard BOUHET / AFP]

Après le passage à La Réunion du cyclone Belal en janvier, les autorités sanitaires recommandent à la population de prendre des précautions pour éviter la leptospirose, une maladie qui peut être mortelle sans prise en charge adaptée.

Dans le sillage du cyclone Belal, qui a frappé La Réunion à la mi-janvier, une autre menace pèse sur les habitants de l'île : la leptospirose. Relativement rare en France hexagonale, cette maladie a des taux d'incidence plus élevés dans les outre-mer et se développe particulièrement lors de la saison des pluies... encore plus après un cyclone.

D'après Santé publique France, ce genre de dépression crée en effet les conditions de température et de pluviométrie favorables à la survie dans l'environnement des leptospires, les bactéries responsables de la leptospirose.

Cette pathologie est une zoonose, ce qui signifie qu'elle peut être transmise de l'animal aux humains et inversement. Les rongeurs peuvent être vecteurs de la maladie mais aussi certains carnivores et animaux d'élevage comme les bovins, les caprins, les ovins, les chevaux ou les porcs. Les chiens sont également concernés.

L'homme peut être contaminé par contact direct avec un animal malade, notamment avec ses urines, mais la contamination indirecte, par l'environnement, est plus fréquente. Elle se produit lorsqu'un individu entre en contact avec de l'eau ou de la boue précédemment souillées par les urines d'un animal malade.

La bactérie entre dans l'organisme par la peau si elle présente des coupures ou des plaies, même de petite taille. Les muqueuses : les yeux, la bouche, le nez, constituent également des portes d'entrée.

Une maladie brutale et potentiellement mortelle

La leptospirose est une maladie grave qui, si elle n'est pas traitée à temps, peut mener à une hospitalisation voire à un décès. La période d'incubation est de 4 à 19 jours, au bout desquels une forte fièvre d'apparition brutale, des douleurs musculaires, des nausées et vomissements ainsi que de violents maux de tête peuvent se manifester. En cas d'aggravation, la maladie peut s'étendre au foie, aux reins, aux poumons et aux méninges.

Il est donc conseillé de faire appel à un médecin dès l'apparition des premiers symptômes, en particulier s'ils surviennent les jours suivants une activité à risque. Une analyse biologique sera réalisée pour confirmer ou non le dagnostic et, si les resultats sont positifs, le patient sera soigné par antibiothérapie.

Les travailleurs agricoles vulnérables

Les épisodes de fortes pluies, comme ceux connus lors du passage de Belal, favorisent le lessivage des sols et la contamination des milieux. Les activités de nettoyage des cours et des jardins sans protections suffisantes sont risquées, de même que les baignades en eau douce après les précipitations.

L'Agence régionale de santé et Santé publique France appellent donc la population à rester vigilante et pointent notamment la vulnérabilité des travailleurs agricoles, particulièrement exposés du fait de leur activité professionnelle.

Pour éviter la contamination, les autorités sanitaires recommandent des mesures de protection individuelle telles que le port de gants, bottes ou combinaison lors des activités à risque. Il s'agit également d'éviter tout contact de plaies avec l'eau souillée et de «ne pas marcher pieds nus ou en savates dans les environnements humides ou boueux».

La lutte contre la prolifération des rats est cruciale, en se débarassant de tout déchet, notamment alimentaire, pouvant les attirer. Les animaux domestiques, eux, doivent être vaccinés lorsque c'est possible et empêchés de «divaguer». Santé publique France recommande par ailleurs de respecter les interdictions de baignade dans «les lieux signalés à risque» et de «reporter les activités de loisirs en eau douce en cas d'eau trouble».

Il existe un vaccin contre la leptospirose mais il est réservé aux personnes les plus exposées, notamment certaines catégories professionnelles à risque. Il est administré après «une évaluation individualisée par un médecin», avec trois injections initiales puis un rappel tous les 2 ans.

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