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Les propositions de Sarkozy pour "renforcer la sécurité"

Policiers et gendarmes doivent d'abord "assurer l'ordre public", a-t-il affirmé. [MATTHIEU ALEXANDRE / AFP]

A un an de la primaire pour 2017, Nicolas Sarkozy a présenté mardi une batterie de mesures pour "renforcer la sécurité des Français" et attaqué la politique du gouvernement en la matière, s'attirant les critiques de la gauche et du Front national.

"Il faut mettre un terme à une autorité de l'Etat bafouée jour après jour", a lancé le président du parti Les Républicains en clôture d'une matinée de travail du parti consacrée à cette thématique. "Tout se passe comme si la République s'abandonnait, comme si les Français étaient livrés à eux-mêmes aux différentes menaces", a-t-il martelé. 

Manuel Valls a dénoncé les propos "pas responsables" de l'ancien chef de l'Etat. "Dire qu'il n'y a pas d'autorité de l'Etat quand soi-même on a affaibli pendant des années l'Etat (...) Dire qu'il n'y a plus d'autorité de l'Etat quand soi-même, tous les jours, on remet en cause l'indépendance de la justice, ça n'est pas sérieux et surtout pas responsable", a déclaré le Premier ministre. "La sécurité, c'est la priorité des priorités" et "si l'Etat n'assure pas la sécurité, à quoi sert l'Etat?", s'est également demandé M. Sarkozy, dont le volontarisme quand il était ministre de l'Intérieur avait largement contribué à sa victoire en 2007. 

Devant plusieurs responsables LR, notamment Eric Woerth, Brice Hortefeux, Christian Estrosi, Eric Ciotti ou Hervé Mariton, M. Sarkozy a avancé les mesures à mettre en place si la droite gagne en 2017: redéfinition des missions des forces de l'ordre, extension des compétences des polices municipales, lutte contre la délinquance juvénile, construction de places de prison, lutte contre le terrorisme, création d'un "grand ministère" de la sécurité intérieure rassemblant les douanes et l'administration pénitentiaire... "Lorsque la droite reviendra au pouvoir, on ne pourra pas dépenser l'argent qu'on n'a pas", a cependant prévenu le futur candidat à la primaire de la droite.

"Le triptyque ordre public, renseignement, investigation"

Policiers et gendarmes doivent d'abord "assurer l'ordre public", a-t-il affirmé, proposant qu'ils se concentrent sur "le triptyque ordre public, renseignement, investigation". Selon lui, ils doivent également "bénéficier de la présomption de légitime défense". Des tâches moins essentielles pourraient être dévolues aux policiers municipaux. Ceux des villes de plus de 10.000 habitants seraient armés, "sauf opposition du conseil municipal". Les policiers municipaux devront pouvoir utiliser les fichiers de police pour les vérifications et contrôles d'identité.  Il propose également de déléguer des missions à des "agents de sécurité privés" et de permettre aux employés d'autoroute "de constater les infractions" liées à la vitesse.

Alors que l'ex-président avait supprimé la "double peine", le futur candidat à la primaire propose de "rendre la peine complémentaire automatique d'interdiction de séjour, là où le délinquant sortant de prison a commis son méfait". Autres propositions: "installation de postes permanents de vigie policière la nuit dans les quartiers les plus difficiles", réforme de la justice des mineurs devenue "illisible" sous le ministère de Christiane Taubira, lutte "contre les campements sauvages"..."Il faut construire plus de 20.000 places de prison" et "mettre fin à cette forme d'hypocrisie qui consiste à légitimer des aménagements de peines systématiques ou à laisser les condamnés à de courtes peines en liberté" par manque de place, a-t-il affirmé. 

Enfin, il faudra être "intraitable avec le terrorisme". Les jihadistes de retour en France iront en prison, ceux qui sont étrangers ou binationaux ne pourront rentrer en France.

 

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