En direct
A suivre

Lycée : Pécresse propose "un bac à six matières"

Valérie Pécresse, députée UMP des Yvelines et présidente du groupe UMP au conseil régional d'Ile-de-France Valérie Pécresse, députée UMP des Yvelines et présidente du groupe UMP au conseil régional d'Ile-de-France[JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP]

Alors que les lycéens franciliens ont fait leur rentrée, certains établissements ont souligné qu’ils devaient gérer des classes surchargées. Une situation que Valérie Pécresse dénonce.

 

Candidate aux élections régionales de 2015, la députée des Yvelines et présidente du groupe UMP au conseil régional estime que le phénomène aurait dû être anticipé.

 

Selon vous, les lycées devront faire face à un afflux de plus en plus important d’élèves. Pourquoi ?

Un lycée sur dix est aujourd’hui en sureffectif en Ile-de-France. La situation va encore se détériorer avec l’arrivée au lycée en 2015 des enfants du baby boom de 2000. On s’attend à une augmentation d’environ 20 000 lycéens en plus dans la région d’ici à dix ans. Rien qu’aujourd’hui il manque 2 500 places. Et au total ce sont plus de 50 000 élèves qui sont d’ores et déjà impactés par ce problème. Je dénonce le manque d’anticipation de Jean-Paul Huchon.

 

Quelles solutions proposez-vous ?

La région s’est désengagée depuis 2010 de l’éducation : la dépense par lycéen est passée de 1 330 à 875 € ces cinq dernières années. Entre 2006 et 2013, les investissements dans les lycées ont baissé de 138 M€ et les subventions aux associations ont augmenté de 198 M€.

En Ile-de-France, on a le système éducatif le plus inégalitaire du pays, puisque nous avons les meilleurs lycées mais aussi ceux qui comptent parmi les moins bons. Il y a donc une fracture éducative extrêmement forte. Je veux faire de la jeunesse et de l’éducation une priorité. C’est pourquoi il faut recentrer la Région sur ses compétences obligatoires et investir massivement dans les lycées. 

 

Vous plaidez également pour une réforme du bac. C’est un diplôme dépassé ?

Le système éducatif français n’est plus adapté au monde d’aujourd’hui. Il est fondé sur le bachotage et l’accumulation de matières, jusqu’à douze pour passer le baccalauréat. Or, la plupart des pays européens ont un examen à six matières qui suffisent largement à évaluer un élève.

Créer un bac à six matières permettrait aussi aux lycéens d’approfondir leurs connaissances, de choisir des matières selon leurs goûts et de commencer à se spécialiser dès le lycée. Ils seraient ainsi mieux préparés à l'enseignement supérieur. Les professeurs verraient également leur métier revalorisé, car les lycéens qui choisiraient leurs matières le feraient avec l’envie d’apprendre.

En outre, ce système permettrait de réaliser des économies qui seraient réinjectées dans l'école primaire et le collège, où l'on pourrait renforcer l’apprentissage des fondamentaux et faire enfin du sur-mesure en fonction des besoins des élèves. C’est une véritable révolution pédagogique.

 

La réforme scolaire est également en marche, pensez-vous qu’il faut l’ajuster ?

Je pense qu’on a perdu beaucoup de temps et d’énergie sur cette réforme. Je suis pour le libre choix des communes, en fonction de leurs spécificités et de leur capacité de financement. Je ne sais pas si une petite commune rurale est capable d’organiser et de payer les mêmes activités périscolaires qu’une ville plus importante, je suis même sûre du contraire. L’éducation nationale ne peut pas se défausser sur les communes ni sur les familles. Il faut sortir de cette idéologie de : « tout le monde sous la même toise ». Il faut du sur-mesure avec des programmes parfois adaptés aux élèves en fonction de leurs besoins. C’est ça la voie de la réussite pour tous.

 

Les Franciliens font leur rentrée cette semaine. Beaucoup prennent les transports en commun. Jean-Paul Huchon a annoncé qu’il pourrait mettre en place le passe Navigo unique d’ici à la fin 2015. Appuyez-vous ce dispositif ?

L’urgence en Ile-de-France ce sont des trains confortables qui arrivent à l’heure et de nouvelles lignes. Si on baisse les prix et que la qualité se dégrade encore, on risque la révolte. Les Franciliens sont au bord de la crise de nerfs. Pour l’heure, je ne vois pas comment on peut trouver les 500 millions d’euros par an nécessaires au financement de ce passe Navigo unique. Je rappelle que c’est le prix de la rénovation d’une ligne de RER ! Aujourd’hui tout l’argent doit aller à la rénovation des infrastructures, à l’acquisition de nouveaux trains et à leur régularité, ainsi qu’à l’amélioration de la qualité de service. C’est ça la priorité aujourd’hui des Franciliens.

 

 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités