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Estrosi (UMP): "6.000 délinquants libérés" avec la réforme pénale

Christian Estrosi le 4 avril 2014 à Nice [Valery Hache / AFP/Archives] Christian Estrosi le 4 avril 2014 à Nice [Valery Hache / AFP/Archives]

Le député-maire UMP de Nice, Christian Estrosi, a assuré mercredi qu'en cas d'adoption de la réforme pénale, actuellement discutée à l'Assemblée nationale, "on pourrait avoir 6.000 délinquants qui soient libérés" dans "quelques semaines."

"La première mesure, au bout de deux tiers effectifs d'une peine prononcée, consiste à ce qu'on réétudie le dossier pour pouvoir les libérer. Cela veut dire que dans quelques semaines, on pourrait avoir 6.000 délinquants qui soient libérés", a affirmé M. Estrosi sur France Inter.

Le projet de loi prévoit que la situation des détenus condamnés à moins de cinq ans de prison soit évaluée aux deux-tiers de la peine et qu'une mesure de "libération sous contrainte" puisse être décidée, en fonction de leur parcours et de leur projet d'insertion. Le reste de la peine pourrait être ainsi exécuté sous le régime de la semi-liberté, du placement à l’extérieur, du placement sous surveillance électronique ou de la libération conditionnelle.

L'étude d'impact du projet de loi, réalisée par le gouvernement, précise que ces libérations sous contrainte pourraient entraîner une baisse de 2.200 à 6.200 du nombre de détenus. Compte tenu des autres mesures prévues par la réforme pénale, qui vont monter en charge progressivement, la réforme pénale devrait entraîner une baisse du "stock" de personnes détenues à un instant donné comprise entre 2.600 personnes et 6.600 personnes, trois ans après l’entrée en vigueur de la loi, ajoute cette étude.

L'ancien ministre de Nicolas Sarkozy a également dénoncé la "suppression des peines planchers contre les multirécidivistes, qui avaient démontré toute leur efficacité" et les "peines de probation, prévues initialement à cinq ans, dont on ne nous a toujours pas dit si ne pas faire de peine de prison quand on est condamné à cinq ans, ça veut dire faire du bricolage, du jardinage, rester à la maison avec un beau bracelet à regarder la télévision."

"C'est une loi de liberté pour les délinquants tout simplement, c'est une incitation à la délinquance", a accusé M. Estrosi.

Faut-il donc mettre plus de gens en prison? "Oui", a répondu le maire de Nice. "On a remis en cause la loi pénitentiaire qui avait pour objectif de construire 80.000 places de prison supplémentaires. Si on avait continué à construire les places supplémentaires au même rythme où nous les construisions, aujourd'hui les prisons ne seraient pas pleines", a-t-il affirmé.

La ministre de la Justice Christiane Taubira a indiqué mardi à l'ouverture des débats sur la réforme pénale que "6.500 places de prison supplémentaires" étaient programmées par le gouvernement sur trois ans. "Elles sont budgétisées et financées", ce qui n'était pas, selon elle, le cas de celles prévues par la droite au pouvoir.

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