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Les candidats à Matignon, leurs forces et faiblesses

Photo de famille du gouvernement en date du 17 mai 2012 à l'Elysée [Lionel Bonaventure / AFP/Archives] Photo de famille du gouvernement en date du 17 mai 2012 à l'Elysée [Lionel Bonaventure / AFP/Archives]

Ayrault, Valls, Fabius, voire Delanoë... En toile de fond des municipales, la bataille pour Matignon bat son plein entre des prétendants qui présentent chacun des avantages et inconvénients.

= Jean-Marc Ayrault

Points forts:

. Une loyauté jamais démentie à l'égard de François Hollande, qui apprécie sa droiture et son absence d'ambition pour l'Elysée.

. Des relations de confiance avec toutes les composantes de la majorité. Les écologistes, sortis en position de force du premier tour des municipales, militent ainsi pour son maintien à Matignon en dépit du projet contesté d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Ils réclament un 3e ministre.

Jean-Marc Ayrault le 27 mars 2014 à l'Elysée  [Patrick Kovarik / AFP/Archives]
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Jean-Marc Ayrault le 27 mars 2014 à l'Elysée

. Une capacité à encaisser les coups, qui peut être utile avant les futures échéances électorales (européennes, sénatoriales, départementales et régionales) et inciter François Hollande à l'user jusqu'à 2015 avant de nommer un nouveau Premier ministre pour les deux dernières années du quinquennat.

. M. Ayrault a participé en première ligne à l'élaboration du pacte de responsabilité, une baisse du coût du travail détaillée dans les toutes prochaines semaines et présentée comme un tournant du quinquennat.

Points faibles:

. Une impopularité record qui plombe sa capacité à porter des réformes.

. La défiance de poids lourds de la majorité comme Arnaud Montebourg qui militent pour son remplacement.

. Un manque de charisme et de qualités oratoires qui mine sa crédibilité de chef de la majorité, censé multiplier discours et interventions médiatiques.

= Manuel Valls:

Points forts

Manuel Valls le 26 mars 2014 à la sortie du Conseil des ministres le à l'Elysée à Paris [Alain Jocard  / AFP/Archives]
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Manuel Valls le 26 mars 2014 à la sortie du Conseil des ministres le à l'Elysée à Paris

. Sa popularité ne se dément pas, même s'il a perdu quelques points en début d'année au moment de l'affaire Dieudonné.

. Sa maîtrise de la communication lui a permis d'éviter des couacs majeurs, contrairement à certains de ses collègues, voire à MM. Hollande et Ayrault eux-mêmes.

. Conseiller en communication de Lionel Jospin de 1997 à 2002, il connaît bien la maison Matignon.

. Il bénéficie de plusieurs soutiens au gouvernement qui verraient d'un bon oeil sa promotion à Matignon, dont Arnaud Montebourg ou Benoît Hamon.

. M. Valls a la confiance du chef de l'Etat depuis qu'il a dirigé avec efficacité sa communication durant la campagne de 2012.

Points faibles

. Le ministre de l'Intérieur, arrivé 5e à la primaire socialiste, fait figure d'épouvantail auprès d'une partie de la majorité, dont les écologistes. Selon plusieurs médias, Cécile Duflot (EELV), avec qui il s'était accroché au sujet des Roms, aurait ainsi fait savoir qu'elle ne serait pas ministre d'un gouvernement qu'il dirigerait.

. M. Valls a dit à plusieurs reprises qu'il ne souhaitait pas quitter la place Beauvau où il n'a pas obtenu depuis 2012 de résultats spectaculaires. Matignon arriverait un peu tôt dans son plan de carrière.

. S'il réussit à Matignon, il risque de faire de l'ombre à M. Hollande. Celui-ci prendra-t-il ce risque avant 2017?

= Laurent Fabius:

Points forts:

Francois Hollande et Laurent Fabius le 27 mars 2014 à Paris [Alain Jocard / Pool/AFP/Archives]
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Francois Hollande et Laurent Fabius le 27 mars 2014 à Paris

. Longtemps mal-aimé des Français, M. Fabius est désormais parmi les personnalités politiques les plus populaires.

. Son expérience rassure dans une majorité souvent critiquée pour son amateurisme et ses dysfonctionnements.

. Il entretient des relations de confiance avec François Hollande, qu'il a pourtant longtemps méprisé ouvertement.

. Il est en phase avec les orientations économiques du quinquennat, notamment la nécessité d'améliorer la compétitivité de la France. Fer de lance du "non" en 2005, il a aussi la confiance de l'aile gauche de la majorité.

Points faibles:

. Il a déjà occupé le poste de Premier ministre... il y a 30 ans. Incarner un renouvellement dans ces conditions s'avérerait compliqué.

. M. Fabius lui-même s'est dit à plusieurs reprises peu enclin à quitter le Quai d'Orsay où il gère, de concert avec le chef de l'Etat, les dossiers internationaux.

= Bertrand Delanoë

Points forts:

Bertrand Delanoë dans la file des électeurs le 23 mars 2014 à Paris  [Thomas Samson  / AFP/Archives]
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Bertrand Delanoë dans la file des électeurs le 23 mars 2014 à Paris

. M. Delanoë quitte la mairie de Paris après 13 ans de mandat avec une popularité au beau fixe.

. Il sait faire preuve de grande autorité, ce qui a manqué depuis deux ans à Matignon.

. La surprise que constituerait sa nomination pourrait redonner de l'élan à une majorité déjà essoufflée après deux ans aux commandes.

Points faibles:

. Son absence totale d'expérience gouvernementale est un handicap, même si MM. Hollande et Ayrault étaient dans la même situation en 2012.

. Son caractère éruptif serait incompatible avec le fonctionnement du président, qui déteste les conflits et les éclats de voix.

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