Une liste EELV-UMP à Villejuif, une FN-DVD à Villeneuve Saint-Georges. La préparation du second tour des municipales a été marquée par des alliances et des fusions de listes improbables.
Bon sens, cuisine électorale, front républicain, tentative désespérée de conserver une mairie ou de la gagner à tout prix… les électeurs jugeront dimanche le résultat des intenses tractations qui se sont déroulées cette semaine dans plusieurs villes de France dans la perspective du second tour. Au risque de proposer une alliance improbable, voir de briser des tabous politiques.
Dans le Val-de-Marne, terre d'élection historique du PC, les électeurs pourraient en perdre leur latin. En effet certaines oppositions municipales semblent prêtes à tout pour enlever des mairies, quitte à se marier avec des ennemis politiques naturels.
Ainsi à Villejuif, UMP, UDI, dissidents socialistes et écologistes dont Alain Lipietz, ont décidés de s'unir contre la maire PCF. En totalisant 54,03% des suffrages du premier tour, cette liste constitue une sérieuse menace pour Claudine Cordillot, à la tête d'une liste d'union PC-PS-PRG-MRC, qui a réuni 32,73% des voix.
A Villeneuve-Saint-Georges, Philippe Gaudin, désavoué par l'UMP et l'UDI qui le soutenaient, a annoncé qu'il accueillait sur sa liste une bonne partie de la liste conduite par Dominique Joly (FN), soit 11 personnes sur 39 candidats. Un scénario sans précédent dénoncé par les états-majors parisiens.
Autre scénario surprenant à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), l'ancien fief de l'ex-ministre socialiste Jérôme Cahuzac. Trois listes UMP (13,3%), DVD (12,73%) et DVG (13,94%), qualifiées pour le second tour des municipales derrière le PS et le FN, ont annoncé leur fusion afin de gagner la mairie ou tout du moins, "éviter que le FN y arrive". Elle sera enregistrée en préfecture sous l'étiquette "radicale".
A Grasse, c'est une alliance inattendue gauche-droite menée par un communiste, Paul Euzière, qui espère battre l'UMP Jérôme Viaud, arrivé en tête du premier tour avec 33,42% des voix. Cette fusion permettrait théoriquement à Paul Euzière de porter son score de 23,22% au premier tour à 45,22%.
A Marseille enfin, la maire sortante PRG du 2e secteur de Marseille, la guériniste Lisette Narducci (23,81% des voix au 1er tour), a annoncé une fusion de sa liste avec celle de l'UMP (24,18%). Une pêche qui permettrait à Jean-Claude Gaudin d'assoir un peu mieux une victoire considérée comme acquise par les observateurs.
En cas de victoire, la gestion de ces villes aura le mérite d'être plurielle.
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