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Les municipales, test électoral pour Hollande

[[FRANCK FIFE / AFP]]

Les électeurs ont commencé à voter dimanche pour désigner leur équipe municipale des six prochaines années, un scrutin dominé par l'inconnue de la participation et qui constitue le premier grand test électoral pour François Hollande en proie à une impopularité record.

 

Quelque 45 millions d'électeurs sont appelés aux urnes: les bureaux de vote, dont la fermeture s'échelonnera entre 18H00 et 20H00 selon la taille des communes, ont ouvert à 8H00, la métropole prenant le relais de la Nouvelle-Calédonie, de la Réunion et de Mayotte, où le scrutin avait déjà démarré.

A La Réunion, la participation s'affichait à 12H00 (09H00 à Paris) à 23,23% selon la préfecture, contre 27,70% à la même heure au premier tour des municipales de 2008.

Une première indication de ce qui pourrait être le marqueur principal de ce scrutin intermédiaire, à savoir une faible mobilisation des électeurs, sur fond de crise économique et de discrédit frappant la classe politique, alimenté par le climat des affaires.

Les instituts de sondage anticipent une abstention autour de 40%, contre 33,5% il y a six ans.

Les politologues insistent sur la notion d'"abstention différentielle". "L'enjeu est de savoir qui (de la droite ou de la gauche, ndlr) en souffrira le plus", analysait début mars Dominique Reynié, professeur à Sciences Po.

Surfacturations reprochées à Jean-François Copé au préjudice de l'UMP, enregistrements clandestins de Patrick Buisson à l'Elysée, écoutes judiciaires Sarkozy/Herzog avec des soupçons de trafic d'influence: le feuilleton politico-judiciaire des trois dernières semaines pourrait peser sur la participation.

Quel impact aura la réaction au vitriol de Nicolas Sarkozy jeudi soir? "Cette prise de parole devrait amplifier la mobilisation de l'électorat de droite, alors que la campagne a été atone et que l'UMP n'a pas réussi à nationaliser le scrutin", avance Bernard Sananès, de l'institut CSA, dans le Figaro du week-end.

Toutefois la plupart des études d'opinion ont montré que les électeurs choisiraient majoritairement leur maire en fonction d'enjeux locaux: impôts, sécurité, voirie, propreté, emploi...

 

- Privées de premier tour -

Autre clé du scrutin: les scores du Front national. Le parti de Marine Le Pen, qui présente 597 listes, espère faire élire plus de 1.000 conseillers municipaux et conquérir dix à quinze communes, dont Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), Saint-Gilles (Gard) voire Fréjus (Var).

Il pourrait imposer des triangulaires au second tour (10% des suffrages exprimés au premier permettent un maintien) dans "150 à 200 villes", selon M. Sananès, avec pour reffet de limiter le nombre des reconquêtes visées par l'UMP.

Même si cette année le premier parti d'opposition est frappé par les affaires et englué dans ses querelles de leadership, il reste que les municipales sont souvent défavorables au pouvoir en place. En 2008, la gauche avait ravi à la droite une quarantaine de villes de plus de 30.000 habitants, dont Toulouse et Strasbourg, qui pourraient rebasculer. Le PS est aussi menacé de perdre Reims, Angers ou Amiens.

Cette année, Paris sera particulièrement sous les projecteurs. L'ex-ministre UMP Nathalie Kosciusko-Morizet et l'actuelle première adjointe PS Anne Hidalgo se disputent la succession de Bertrand Delanoë. Mme Hidalgo a voté à 8H15 dans une école du XVe arrondissement, sans faire de déclaration.

A Marseille, Patrick Mennucci (PS) tente de déloger le maire UMP Jean-Claude Gaudin, en lice pour un 4e mandat, tandis qu'à Pau, autre enjeu majeur, François Bayrou (MoDem) part favori pour ravir la ville au PS qui la gère depuis 1977.

Bien loin de ces luttes de pouvoir, 62 des quelque 36.700 communes du pays sont privées de premier tour, faute de candidats. Si personne ne se manifeste d'ici mardi à 18H00, ces électeurs seront également privés de second tour et leurs villages placés sous tutelle de la préfecture en attendant de nouvelles élections dans les trois mois.

Autre nouveauté: l'obligation de listes strictement paritaires dans les communes d'au moins 1.000 habitants (contre 3.500 habitants jusqu'alors) qui débouchera sur une meilleure représentation des femmes dans les conseils municipaux à l'issue du second tour le 30 mars.

Enfin, les électeurs des communes de plus de 1.000 habitants vont aussi désigner leurs représentants dans les intercommunalités, qui détiennent maintenant l'essentiel du pouvoir au plan local.

Pour la troisième fois après 2001 et 2008, les ressortissants de l'Union européenne participent à un scrutin municipal. Ils sont environ 280.000 inscrits sur les listes électorales.

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