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Pauline Delpech : "Ce sont les clivages que je déteste"

L'écrivain Pauline Delpech emmène la liste EELV dans le 17e arrondissement de la capitale [JOEL SAGET / AFP]

C’est elle qui emmène la liste Europe-Ecologie-Les Verts dans le 17e arrondissement de Paris pour les prochaines élections municipales. L’écrivain de 32 ans – elle refuse de dire « écrivaine » - veut incarner une approche nouvelle de l’engagement politique et arrive avec plusieurs projets inattendus dans ses cartons.

 

Venant d’un univers artistique et littéraire, avez-vous été saisie par le contraste engendré par la plongée en politique ?

On peut même parler d’un vrai choc thermique ! Mais c’est une expérience fabuleuse. Je suis très préoccupée par l’écologie et j’ai une vraie passion pour Paris. Logiquement, le seul mouvement que j’avais envie d’accompagner à l’occasion de ces élections, c’était Europe-Ecologie Les Verts (EELV)

 

Pour autant, vous n’avez pas pris votre carte et vous ne comptez pas la prendre ?

Je tiens trop à ma liberté de parole et je ne voudrais pas me retrouver prisonnière d’éléments de langage. Ma démarche n’est pas politique, mais citoyenne. Les enjeux locaux ne doivent pas être réservés aux seuls professionnels de la politique.

 

Cette vision n’a pas été trop déçue par les réalités d’une campagne électorale ?

J’ai bien sûr découvert les coulisses d’une campagne dans ses turpitudes et ses élans. Mais ce qui m’intéresse au sein d’EELV, c’est la convivialité que portent ses militants, et ce souhait d’un Paris qui respire. Avec le soutien de Bertrand Delanoë, nous avons porté des projets essentiels comme le Vélib’ ou le tramway. Il faut continuer.

 

Quel est votre lien avec le 17e arrondissement où vous vous présentez ?

C’est l’arrondissement où je reviens toujours, et depuis peu je m’y suis installée. C’est aussi là qu’habitent mes meilleurs amis. C’est un arrondissement formidable, multiracial et multiculturel. Et même si j’aime beaucoup Brigitte Kuster, le maire actuel, je trouve que l’arrondissement s’endort, annihilé par les 8e et 16e arrondissements voisins.

 

Candidate EELV, vous dite que vous « aimez beaucoup » Brigitte Kuster qui emmène la liste UMP. Vous n’avez pas peur de faire grincer quelques dents ?

Je revendique le droit de dire que j’aime bien Brigitte Kuster. Je ne suis pas d’accord avec elle sur tout, je ne suis pas de droite, mais cela n’empêche que je trouve que c’est une femme adorable. Soyons audacieux !

 

Vous seriez prêt à collaborer avec elle lors de la prochaine mandature ?

Pourquoi pas ? Oui. C’est tellement bien de s’entendre. Un axe EELV – UMP, ce serait un joli rêve, non ? (rires) Ce sont les clivages que je déteste par dessus tout !

 

Quel serait le projet majeur qu’il faudrait retenir de votre campagne ?

Nous voulons créer une « Cité de l’économie collaborative » sur le site de la ZAC Batignolles. Nous y installerons un incubateur pour des entreprises qui portent des projets liés à l’économie collaboratif, dans l’esprit de l’Ecole 42 de ce visionnaire génial qu’est Xavier Niel. On y trouvera aussi un supermarché solidaire, des espaces de coworking et une grande ressourcerie.

 

Vous êtes également attentive aux questions de santé…

Il n’est plus possible de devoir se rendre aux urgences de Bichat pour faire soigner le moindre bobo. Je propose donc de créer dans l’arrondissement deux maisons de santé où les habitants pourront accéder facilement à une offre soin. Je souhaite aussi renforcer l’accompagnement des femmes confrontées à la question de l’IVG.

 

Vous souhaitez également ouvrir une ferme dans l’arrondissement.

Nous imaginons en effet d’installer une ferme urbaine sur la tranchée Pereire où les enfants pourraient venir découvrir tous les animaux possibles. Et toujours dans le même secteur, nous installerons une vaste piscine à ciel ouvert chauffée au feu de bois !

 

L’actualité vous sert, avec le pic de pollution qui frappe actuellement Paris. Que feriez-vous immédiatement face à une telle situation ?

La première chose à faire dans l’urgence est de rendre gratuits les transports en commun. A plus long terme, il faut privilégier la circulation alternée et éradiquer le diesel. Mais il faut se garder de pénaliser les automobilistes sans leur proposer des alternatives efficaces. Je refuse toute approche punitive.

 

Quels sont vos projets pour l’ « après-campagne » ?

L’écriture, qui me manque beaucoup en ce moment. J’ai une idée de roman et je compte m’y atteler rapidement. Par ailleurs, je travaille sur un film qui sera réalisé par Alexis de Vigan. Enfin, je suis aussi sur un projet de pièce de théâtre avec Anne-Marie Mitterrand, qui est quelqu’un de formidable !

 

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