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Sous le soleil, la pollution

Paris, le 11 mars 2014.[PATRICK KOVARIK / AFP]

En cette semaine ensoleillée, l’air respiré dans plusieurs régions inquiète. Les associations ont réclamé hier une réaction des autorités.

 

Le soleil est traître. Car si la météo printanière qui s’est installée cette semaine en France permet de profiter des parcs et des terrasses des cafés, ce beau temps a des conséquences indirectes et néfastes sur la santé. L’air de plusieurs métropoles du pays se trouve ainsi, depuis plusieurs jours, saturé de particules fines. Une pollution désormais récurrente qui a poussé une association à saisir hier la justice pour faire réagir les autorités.

 

Un couvercle au-dessus de la ville

Les pollutions qui affectent actuellement les régions parisienne, lyonnaise ou encore lilloise sont liées aux PM10 : des particules présentes dans l’air et dont le diamètre est inférieur à 10 micromètres (soit 7 fois moins épaisses qu’un cheveu).

En temps normal, la température de l’air diminue avec l’altitude et l’air chaud qui contient ces éléments polluants s’élève pour s’évacuer. Mais la météo actuelle provoque une «inversion de températures», comme l’explique l’organisme Airparif. Les basses températures de la nuit refroidissent les sols et une fois la journée entamée, l’atmosphère est chauffée par le soleil, créant une sorte de couvercle thermique au-dessus de la pollution.

Une stagnation qui est accentuée par l’absence de vent. Les particules ambiantes en profitent pour s’introduire par les voies respiratoires, favorisant asthme, allergies, pathologies pulmonaires et cardio-vasculaires. Les plus fines d’entre elles sont en outre considérées comme cancérigènes par l’Organisation mondiale de la santé.

 

Les associations en colère

Les causes de cette menace microscopique sont connues et répétées à chaque alerte : les émissions polluantes des véhicules, le chauffage des particuliers ou encore les rejets des industries. En cas de dépassement du seuil d’information (50 microgrammes de PM10 par m3 d’air), les autorités prennent les devants et recommandent de limiter le chauffage des locaux à 18°C, d’éviter les feux de bois et de différer les déplacements en voiture, à moins d’utiliser un véhicule non polluant (type électrique).

En cas d’alerte, (plus de 80 microgrammes de PM10 par m3), une réduction de 20 km/h de la vitesse maximale sur la route peut être décidée, tout comme l’interdiction des feux de bois ou l’instauration du stationnement résidentiel gratuit.

Mais pour les associations environnementales, le compte n’y est pas. Ecologie sans frontière a donc déposé plainte contre X, hier à Paris, pour mise en danger d’autrui. «L’Etat doit établir qui sont les responsables», réclame Sébastien Vray, président de l’association Respire, qui soutient cette action en justice.

Le gouvernement envisage de ressortir des cartons la circulation alternée en cas de pic de pollution aux particules. Mais le responsable présente d’autres solutions. Il plaide pour que les efforts de recherche et développement se concentrent à long terme sur les énergies non polluantes. Il souhaite aussi une incitation fiscale auprès des particuliers pour qu’ils favorisent les transports «doux» (marche, vélo, trottinette) ou acquièrent des systèmes de chauffage plus performants. Soit privilégier la récompense à la sanction.

 

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