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ND-des-Landes: Duflot "de cœur" avec les opposants qui manifestent

La ministre Cécile Duflot à Cergy-Pontoise le 24 janvier 2014 [Thomas Samson / AFP/Archives] La ministre Cécile Duflot à Cergy-Pontoise le 24 janvier 2014 [Thomas Samson / AFP/Archives]

Cécile Duflot affirme dans un entretien au Monde samedi que si elle n'était pas ministre, elle soutiendrait "plutôt deux fois qu'une" les opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) qui manifestaient dans l'après-midi, se disant "de coeur avec eux"

"Plutôt deux fois qu'une! Je suis de coeur avec eux et ils le savent", répond la ministre écologiste à la question de savoir si elle aurait été à leurs côtés si elle n'était pas au gouvernement.

"Ma contestation de ce projet est ancienne, notre participation à la majorité n'y change rien. Le sujet n'est pas politicien, c'est un moyen de débattre de la transition énergétique dans un moment où l'on a du mal à trouver des fonds pour investir", ajoute l'ancienne secrétaire nationale d'Europe Ecologie-les Verts (EELV) dans le Monde daté de dimanche-lundi.

De nombreux militants, cadres et élus d'EELV participaient samedi après-midi à la manifestation dans les rues de Nantes contre ce projet jugé par eux "inutile" et "coûteux" en période de crise. Plusieurs ont condamné, dans des tweets, les violences qui ont émaillé la manifestation.

"La question qui se pose, c'est celle de la transition écologique", insiste Mme Duflot dans le Monde pour marquer sa prise de distance avec ce projet d'aéroport. "Ce n'est plus une option, c'est désormais un devoir. Notre continent a été capable de faire la révolution agraire et industrielle, il doit faire maintenant la révolution écologique. Nous sommes à un rendez-vous historique", déclare-t-elle.

Elle estime que le gouvernement de Jean-Marc Ayrault n'a "pas encore démontré" qu'il était conscient de cette urgence. "Les élus locaux, les chefs d'entreprise l'ont mieux compris: ils sont dix fois plus en avance que les responsables politiques nationaux", assure-t-elle.

"Nous manquons d'espace de débats collectifs, ouverts et partagés. Les socialistes ont trop l'habitude de gouverner seuls", affirme aussi la ministre de l'Egalité des territoires et du Logement dans cet entretien.

Elle juge que le cap fixé par François Hollande, avec le pacte de responsabilité qu'il promeut depuis janvier, "n'est pas suffisamment lisible aujourd'hui".

"Le débat ne doit pas porter sur les moyens de ce pacte, mais sur l'horizon donné à la politique générale du pays", argue-t-elle, "le vrai pacte doit permettre la transition écologique, y compris avec les entreprises. On doit entrer dans la logique de l'éco-conditionnalité".

Plusieurs milliers de personnes--voire des dizaines de milliers selon les organisateurs-- ont manifesté samedi après-midi à Nantes pour réaffirmer leur refus du projet de transfert de l'actuel aéroport de la préfecture de Loire-Atlantique vers un terrain dans le bocage, à 15 km au nord de la ville, d'ici 2020. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, ancien maire de Nantes, s'est beaucoup engagé en faveur de ce projet.

Des heurts ont éclaté entre manifestants et forces de l'ordre et les autorités dénombraient à 16H00 quatre blessés parmi les forces de l'ordre et une personne interpellée.

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