Nouveau couac au sein de la majorité. En reportant à une date indéterminée l’examen de la loi sur la famille et en cédant ainsi aux revendications de la Manif pour tous, le gouvernement a suscité colère et déceptions au sein de la gauche.
"Cette dérobade sous la pression est une défaite pour tous", a déploré le Parti communiste dans un communiqué. C’est une "reculade pathétique", ont également dénoncé les députés du Front de gauche. "Le fait de toujours reculer donne cette image que le gouvernement aurait honte de cette loi", a regretté quant à elle, sur iTélé, la coprésidente du groupe EELV à l’Assemblée, Barbara Pompili.
Le mécontentement s’est exprimé hier jusque dans les rangs des députés socialistes. "Beaucoup ont déploré la reculade qui ne va pas aider à mobiliser pour les municipales", a raconté un député à la sortie de la réunion du groupe PS à l’Assemblée. Plusieurs d’entre eux ont d’ailleurs annoncé leur intention de déposer, "dans les mois qui viennent", des propositions de loi sur plusieurs points qui auraient dû figurer dans la loi sur la famille, comme le statut des beaux-parents ou l’adoption.
Ces propositions ne devraient pas inclure la PMA (procréation médicalement assistée), qui n’était de toute façon pas prévue par le texte, a tenté de rassurer le porte-parole du groupe PS Thierry Mandon. Mais les alliés écologistes du PS, eux, ont déjà annoncé vouloir déposer un amendement sur ce sujet.
Quoi qu’il en soit, les justifications apportées depuis lundi par le gouvernement (calendrier chargé, priorité à l’emploi ou nécessité d’un climat apaisé) ont échoué à convaincre, donnant du grain à moudre à l’opposition. Le président Hollande "a réussi ce tour de force de diviser sa majorité", a ironisé Nadine Morano (UMP) sur RTL.
Loi famille : les députés PS vont déposer des propositions
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