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Municipales à Paris : NKM plombée par les divisions de son camp

La candidate UMP à la mairie de Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet, dans le sud de la capitale, le 23 décembre 2013 [Kenzo Tribouillard / AFP] La candidate UMP à la mairie de Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet, dans le sud de la capitale, le 23 décembre 2013 [Kenzo Tribouillard / AFP]

Après un week-end calamiteux, la campagne de Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP) pour ravir Paris à la gauche en mars semble plus plombée que jamais, et janvier s'annonce décisif pour remettre son camp en ordre de bataille, selon élus et experts interrogés lundi.

"Si on en est encore en janvier à parler de la constitution des listes et des divisions à droite, ça va devenir intenable", prédit Bruno Jeanbart, de l'institut OpinionWay, joint par l'AFP.

De fait, le bruit de fond des divisions et rivalités chroniques de la droite parisienne est devenu assourdissant depuis samedi, avec dans la même journée l'annonce des intentions de Charles Beigbeder, proche de Jean-François Copé, qui veut rassembler sous une bannière unique les listes de droite dissidentes, puis la colère de Jean-Louis Borloo, président de l'UDI, à propos de l'union UMP-centre.

"Maintenant cela suffit!", ont intimé lundi dans une tribune les porte-parole de NKM Vincent Roger et Pierre-Yves Bournazel. "Nous ne pouvons plus accepter le bal des égos, les déclarations outrancières et les querelles claniques", ont écrit ensemble ce filloniste et ce copéiste, tous deux têtes de liste d'arrondissement, se disant convaincus que "Paris est gagnable pour la droite et le centre".

Samedi Jean-Louis Borloo, mécontent de voir quatre élus de son parti écartés des ébauches de listes d'union tout juste publiées, avait reproché à NKM une remise en cause "unilatérale" de l'accord d'union UMP-UDI-MoDem conclu le 5 décembre en sa présence.

Quelles suites aura ce coup de gueule ?

La fédération UDI de Paris a prévu de se réunir en janvier "pour tirer toutes les conséquences d’une éventuelle violation" de l'accord.

"C'est vrai que quelques ajustements restent à faire", souligne Philippe Goujon, patron de la fédération UMP de Paris, candidat à sa réélection comme maire du XVe.

L'homme d'affaires Charles Beigbeder, candidat dissident de l'UMP lors des élections municipales à Paris après son éviction du 8e arrondissement, le 21 décembre 2013 [Kenzo Tribouillard / AFP]
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L'homme d'affaires Charles Beigbeder, candidat dissident de l'UMP lors des élections municipales à Paris après son éviction du 8e arrondissement, le 21 décembre 2013
 

"Borloo avait négocié un bon accord, dans lequel UDI et MoDem s'équilibraient sur les listes (huit de chaque parti selon la présentation faite samedi, ndlr) malgré les sondages meilleurs pour le MoDem. Cet accord restera", veut croire le sénateur UDI Yves Pozzo di Borgo, candidat dans le VIIe pour être réélu conseiller de Paris.

Prenant ses distances avec les mises en garde de la direction de l'UDI, il estime que Jean-Louis Borloo "est vexé que ça lui échappe" au profit de NKM, alors qu'il était un temps pressenti -poussé même par certains à l'UMP- pour se lancer dans la bataille de l'Hôtel de ville, géré par la gauche depuis 2001.

Le député du Nord a jeté l'éponge en février lorsqu'il ne faisait plus de doute que sa collègue de l'Essonne relèverait le défi.

 

"Que Copé et Fillon cessent de mettre de l'huile sur le feu"

 

Aujourd'hui le président de l'UDI et celui de l'UMP Jean-François Copé semblent clairement visés par NKM lorsqu'elle affirme -samedi dans le Parisien-, que "certains, tout en parlant de victoire, n'hésitent pas, dans l'ombre, à organiser les défaites".

Une manière de s'attaquer frontalement aux appareils partisans qui peut plaire sur fond de désamour pour la classe politique.

"Les Parisiens aiment bien les gens qui secouent les choses", fait remarquer M. Pozzo di Borgo.

"Taper sur les appareils peut être positif à court terme", juge M. Jeanbart. Mais il faut ensuite que NKM "soit capable d'éteindre l'incendie" et "passe à une autre étape", celle "des idées qu'elle veut faire passer", ajoute le politologue. "La campagne décisive, ça sera janvier-février", selon lui.

Dominique Tibéri (UMP), maire sortant du 5e arrondissement de Paris, et candidat dissident lors des prochaines élections municipales, le 19 novembre 2013 [Marion Ruszniewski / AFP/Archives]
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Dominique Tibéri (UMP), maire sortant du 5e arrondissement de Paris, et candidat dissident lors des prochaines élections municipales, le 19 novembre 2013
 

Quant à Charles Beigbeder -évincé d'une place éligible dans le VIIIe-, sa menace de fédérer en janvier les dissidents pourrait ne pas mener à grand chose.

Si une copéiste du XVe et un autre dissident du Xe sont visiblement partants, les deux candidats de droite en lice contre Rachida Dati dans le huppé VIIe arrondissement ne s'associeront pas à l'initiative.

"C'est irresponsable, on ne va pas refaire le scénario Séguin-Tiberi de 2001", dit à l'AFP l'un d'eux, Christian Le Roux, qui n'aurait pas été dissident dans un arrondissement susceptible de basculer à droite.

Interrogé lui aussi, Dominique Tiberi, qui veut la mairie du Ve contre l'avis de l'UMP et de NKM, épargne pour une fois la candidate. "Que Jean-François Copé et François Fillon cessent de mettre de l'huile sur le feu à Paris", lance-t-il.

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