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Manuel Valls garde le cap

Manuel Valls.[AFP]

Une troisième vague pour endiguer la délinquance. Le ministère de l’Intérieur a lancé hier une nouvelle phase du déploiement des Zones de sécurité prioritaires (ZSP) en France.

 

Le dispositif, qui concentre les efforts des acteurs de l’Etat – préfet, procureur, élus, gendarmes, policiers – dans les quartiers difficiles, va être complété très rapidement par 16 nouvelles zones, qui s’ajouteront aux 64 lancées ces seize derniers mois.

Y figurent les quartiers de l’Argonne à Orléans (Loiret), de la Croix-Rouge à Reims (Marne) ou du Blosne à Rennes (Ille-et-Vilaine). Sont également prévues quatre extensions de ZSP à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), Chambéry (Savoie), Colombes (Hauts-de-Seine) et Valence (Drôme).

Et comme pour les zones existantes, des objectifs ont été définis : lutte contre le trafic de stupéfiants, les cambriolages, les violences urbaines ou l’économie souterraine…Engagement de campagne de François Hollande, les ZSP sont, selon le ministère de l’Intérieur, une promesse «tenue».

 

L’intérieur défend un «bon bilan»

Comme il l’avait fait en mai dernier par la voix de Christiane Taubira et de Manuel Valls, le gouvernement parle donc d’un «bon bilan». Avec des chiffres à l’appui : augmentation de 38 % du nombre de mis en cause dans des trafics de drogue dans les 59 ZSP touchées par ce problème, baisse de 27 % des violences urbaines dans les 14 ZSP concernées, et de 3 % des cambriolages dans les 17 zones visées.

Un bilan sur lequel l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) ne souhaite pas s’exprimer.  Mais si les résultats affichés incitent à l’optimisme, l’actualité montre que l’embellie est précaire. 

En témoigne le quartier des Izards, à Toulouse, ZSP depuis la fin 2012. Délinquance de la voie publi­que, vols avec violences et cambriolages y sont en baisse, selon la Sécurité publique. Mais des tensions récentes, sans doute liées à la drogue, ont fait une victime : un jeune de 18 ans abattu au fusil-mitrailleur dans un hall d’immeuble. 

 

Une délinquance déplacée ?

Policiers et magistrats s’accordent sur le fait que les ZSP obtiennent des résultats, mais pointent aussi les limites du système. Premier écueil soulevé : le déplacement de la délinquance née de la concentration de moyens. 

«Si l’on détruit un trafic de drogue dans un quartier, les acheteurs vont ailleurs, et le marché s’y réorganise», observe ainsi Nicolas Comte, porte-parole du syndicat Unité SGP Police-FO. Benoît Vandermaesen, secrétaire national du Syndicat de la magistrature, parle lui d’une délinquance devenue «plus diffuse, moins visible».

Il fait aussi un parallèle inquiétant entre la concentration de forces dans les grandes villes et l’explosion actuelle des cambriolages en zone rurale. Autre problème identifié : la multiplication des zones. «A force, le caractère prioritaire de l’action n’aura plus de sens», juge le syndicaliste policier, pour qui «les moyens ne sont de toute façon pas extensibles».

Mais la poursuite du déploiement ne devrait pas être pour tout de suite, puisqu’une nouvelle vague de zones n’est pas attendue avant 2015, après les élections municipales.

 

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