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Manuel Valls attendu à Calais, la mairie veut plus de policiers

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, le 6 décembre 2013 lors d'une visite à Sézanne (nord) [François Nascimbeni / AFP/Archives] Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, le 6 décembre 2013 lors d'une visite à Sézanne (nord) [François Nascimbeni / AFP/Archives]

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls est attendu jeudi à Calais (Pas-de-Calais), où la mairie, qui réclame des policiers supplémentaires, l'attend de pied ferme sur la question des migrants.

La sénatrice-maire de Calais Natacha Bouchart (UMP), qui doit s'entretenir en tête à tête avec Manuels Valls, demande en effet "la mise en place d'une zone de sécurité prioritaire" (ZSP): "On espère que la ville de Calais sera classée en ZSP, sachant qu'une ZSP, ça veut dire que le territoire a un traitement spécifique avec notamment des renforts de police", a ainsi indiqué son cabinet.

La police aux frontières (PAF) est "mobilisée pour le traitement des dossiers administratifs des étrangers en situation irrégulière, par la surveillance de sites sensibles", a expliqué le cabinet de Mme Bouchart.

"A côté de ça, dans la ville de Calais, on a aussi des migrants, avec des enjeux pour la sécurité publique", a-t-on ajouté de même source.

Il y a en permanence 300 à 350 migrants clandestins à Calais qui tentent de passer en Angleterre, selon la préfecture du Pas-de-Calais. Les associations les estiment à environ 500.

Sur le port de Calais, alors que croisent au loin les ferries pour la Grande-Bretagne, on aperçoit des dizaines de tentes et abris de fortunes, en toile et palettes en bois, qui abritent Erythréens, Afghans ou Syriens, selon les zones, depuis l'évacuation des principaux squats de migrants, ces derniers mois.

"Cela fait des mois que les tentes ont été installées non loin des points de distribution des repas. Il y a souvent des bagarres violentes entre migrants eux-mêmes ou migrants et passeurs et les services de police et les pompiers interviennent souvent", a déclaré à un correspondant de l'AFP un retraité calaisien, qui a souhaité garder l'anonymat.

Pour lui, "il y a un risque pour la sécurité évident même si les migrants ne se montrent pas agressifs envers la population".

"Ceux-ci sont de plus en plus nombreux et nous exigeons que l'Etat prenne ses responsabilités", a-t-il conclu.

Les associations d'aide aux migrants semblent perplexes

Les associations d'aide aux migrants, qui doivent rencontrer Manuel Valls lors d'une table ronde ne semblent pas attendre grand-chose de cette journée de jeudi.

"S'il avait des choses positives à annoncer, ça serait sorti avant", estime Philippe Wannesson, de l'association "La marmite aux idées", qui estime que cette visite est avant tout "une opération de communication".

Les migrants, a-t-il souligné, sont plus "éparpillés" que jamais, depuis l'évacuation des squats les plus importants de la ville.

Ceux-ci avaient succédé à la "jungle", vaste campement démantelé en septembre 2009, dans une zone industrielle de la ville où des centaines de migrants espérant passer en Angleterre avaient établi leurs pénates précaires.

La pression migratoire ne semble pas s'être affaiblie depuis et, pour M. Wannesson, parmi les migrants, "les plus fauchés prennent les voies les plus dangereuses", traversant par exemple à la nage un bassin jusqu'au port où sont les ferries, pour essayer de monter dans un camion qui va dans un bateau, et d'éviter la plupart des contrôles pratiqués en amont.

"On n'attend pas grand-chose", a confié pour sa part Jean-Claude Lenoir, de l'association Salam.

"Nos amis migrants sont dans de telles difficultés psychologiques aujourd'hui qu'on est obligé d'être optimistes et de croire qu'un jour, on nous écoutera".

Néanmoins, évoquant les conflits armés et l'immigration économique, il n'a "pas l'impression que ce soit rentré dans la tête de nos politiques, que l'immigration va s'accentuer et qu'il est plus que temps de trouver des solutions pérennes, innovatrices".

La venue de Manuel Valls à Calais avait notamment été évoquée en marge d'un déplacement à Forbach (Moselle) en octobre dernier, lors duquel le ministre avait annoncé la création d'une ZSP.

Le numéro deux du Front national, Florian Philippot, l'avait alors accusé de mener, avant les municipales, "une campagne électorale" anti-FN.

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