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Les corps des journalistes de RFI rapatriés en France

Les cercueils des deux journalistes français de RFI Ghislaine Dupont et Claude Verlon  sur le tarmac de l'aéroport de Bamako, le 4 novembre 2013 au Mali [Philippe Desmazes / AFP] Les cercueils des deux journalistes français de RFI Ghislaine Dupont et Claude Verlon sur le tarmac de l'aéroport de Bamako, le 4 novembre 2013 au Mali [Philippe Desmazes / AFP]

Les corps des deux journalistes français tués au Mali ont été rapatriés mardi à l'aube à Paris, alors que la traque de ceux qui les ont enlevés puis froidement abattus se poursuit.

Le vol Air France AF3873 en provenance de Bamako a atterri à 07H00 à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, a constaté un photographe de l'AFP présent à bord de l'avion.

Tard lundi soir, il avait quitté la capitale malienne avec à son bord les cercueils de Ghislaine Dupont, 57 ans, et Claude Verlon, 55 ans, les envoyés spéciaux de Radio France internationale (RFI) tués samedi par des hommes armés non identifiés à Kidal, dans le nord du Mali, où ils étaient en reportage.

Le président malien Ibrahim Boubacar Keita décore,  à titre posthume les journalistes français tués à Kidal, le 4 novembre 2013 à l'aéroport de Bamako  [Philippe Desmazes / AFP]
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Le président malien Ibrahim Boubacar Keita décore, à titre posthume les journalistes français tués à Kidal, le 4 novembre 2013 à l'aéroport de Bamako
 

Une vingtaine de proches et autant de salariés de RFI sont arrivés vers 06H00 au pavillon de réception de l'aéroport. François Hollande est aussi arrivé pour accueillir les dépouilles des journalistes afin, selon l'Elysée, "d'être aux côtés des familles et les accompagner dans leur douleur".

Il y a moins d'une semaine, mercredi dernier, le président de la République était sur le tarmac d'un autre aéroport proche de Paris, à Villacoublay, pour un événement autrement plus joyeux: le retour en France des quatre otages du Sahel libérés après plus de trois ans de captivité aux mains d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

La présidente de France Médias Monde, Marie-Christine Saragosse (3e d), Cécile Mégie, directrice de RFI (g) et des membres de RFI et France 24 se recueillent devant les cercueils des journalistes Ghislaine Dupont et Claude Verdon, sur le tarmac de l'aéroport de Bamako, le 4 novembre 2013 au Mali [Philippe Desmazes / AFP]
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La présidente de France Médias Monde, Marie-Christine Saragosse (3e d), Cécile Mégie, directrice de RFI (g) et des membres de RFI et France 24 se recueillent devant les cercueils des journalistes Ghislaine Dupont et Claude Verdon, sur le tarmac de l'aéroport de Bamako, le 4 novembre 2013 au Mali
 

Une délégation de RFI, conduite par Marie-Christine Saragosse, présidente de France Médias Monde, l'entité qui chapeaute la "radio du monde", voyageait dans l'avion qui a rapatrié les corps de ces deux connaisseurs passionnés et chevronnés du continent africain.

Sous le choc trois jours après l'enlèvement et la mort des deux envoyés spéciaux, condamnés de toutes parts, leurs collègues de RFI se retrouveront à la mi-journée pour un moment de recueillement dans les locaux de la station, à Issy-les-Moulineaux, près de Paris. Un hommage public est prévu mercredi.

Les corps de Ghislaine Dupont et Claude Verlon avaient été ramenés dimanche à Bamako en avion de l'armée française depuis le nord du pays sahélien. Le Mali leur a rendu hommage lundi, en promettant de "tout faire" pour retrouver les assassins.

 

"Retrouver les assassins"

Montage photo non daté fourni le 2 novembre 2013 par RFI montrant les journalistes Ghislaine Dupont et Claude Verlon  [- / RFI/AFP/Archives]
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Montage photo non daté fourni le 2 novembre 2013 par RFI montrant les journalistes Ghislaine Dupont et Claude Verlon
 

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, en larmes, a dit "l'émotion" et le "choc" de ses concitoyens dans un pays où, comme souvent en Afrique francophone, RFI est un média de référence. Puis, s'inclinant devant les cercueils militaires en métal, il a fait état d'avancées de l'enquête.

"Je suis en contact avec le président Hollande, nous ferons tout pour que l'enquête aboutisse et qu'on arrête les coupables", a-t-il assuré. Un engagement qui fait écho à celui du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius: "On va tout faire pour retrouver les assassins, les punir, les châtier".

Les circonstances et les auteurs du rapt et du meurtre des journalistes à Kidal, berceau des Touareg et de leur rébellion à 1.500 km au nord-est de Bamako, restent toutefois à élucider.

Ghislaine Dupont, enquêtrice opiniâtre spécialiste de l'Afrique depuis plus de 25 ans, et Claude Verlon, technicien habitué des terrains difficiles, sortaient samedi en plein jour du domicile d'un représentant local de la rébellion touareg, le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), qu'ils venaient d'interviewer, lorsqu'ils ont été enlevés, selon divers témoignages, par des agresseurs parlant tamasheg, la langue des Touareg.

Leurs cadavres ont été retrouvés moins de deux heures après par une patrouille française partie à leur recherche, à une douzaine de kilomètres de Kidal. Ils avaient été tués l'un de deux balles, l'autre de trois, avait précisé dimanche Laurent Fabius. "On n'a pas de certitude sur qui a commis cet assassinat", a-t-il reconnu le lendemain.

Le ministre a évoqué des opérations en cours depuis dimanche pour retrouver les tueurs.

 
 

Mais plusieurs responsables maliens se sont relayés pour décrire une situation qui, à Kidal, "échappe" à tout contrôle selon les termes du président Keïta. Le ministre de la Défense Soumeylou Boubèye Maïga a reconnu que "toutes les infiltrations" étaient "possibles", dont celles d'islamistes armés radicaux liés à Al-Qaïda, qui avaient occupé tout le nord du Mali pendant plusieurs mois avant de fuir l'intervention de l'armée française en janvier 2013.

 

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