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Les écologistes rentrent dans le rang

Le secrétaire national EELV Pascal Durand, le 23 juin 2012 à Paris [Kenzo Tribouillard / AFP] Le secrétaire national EELV Pascal Durand, le 23 juin 2012 à Paris [Kenzo Tribouillard / AFP]

Les écologistes sont rentrés lundi de nouveau dans le rang de la majorité, deux jours après l'ultimatum lancé par leur secrétaire national Pascal Durand pour obtenir des engagements concrets de François Hollande sur la transition énergétique.

Depuis l'élection de François Hollande à l’Élysée, et même avant en remontant à l'accord PS/EELV de novembre 2011 pour les législatives, les crises entre socialistes et écologistes se suivent et se ressemblent: coups de menton écologistes, aussitôt ravalés, au nom du principe de réalité face à son partenaire socialiste puissant.

"Je n'ai posé aucun ultimatum", s'est défendu Pascal Durand lundi matin sur France Inter, moins de quarante-huit heures après son discours lors du conseil fédéral d'Europe Écologie-Les Verts où il avait donné "six jours", c'est-à-dire jusqu'à la date de la conférence environnementale, au chef de l’État pour donner des "engagements" en faveur d'une politique écologiste.

"Est-ce que, oui ou non, le président de la République et le Premier ministre ont l'intention de donner un cap clair, le cap qui permette aux Françaises et aux Français de savoir où on va", a-t-il demandé, avant de décerner un satisfecit à François Hollande pour les "signaux" envoyés.

"Ça fait un an qu'on nous demande en permanence si on veut" ou "pas quitter le gouvernement", s'est agacé M. Durand, réfutant un éventuel "divorce" entre EELV et le PS. "J'ai toujours refusé de poser cette question en me disant : nous sommes dans cette majorité et nous avons vocation à la faire réussir".

"On est dans un rapport de force avec un partenaire socialiste majoritaire", reconnait le député écologiste Denis Baupin, auprès de l'AFP. "Il faut que le parti dise aujourd'hui +on veut des engagements+ mais l'ultimatum, c'est trop", ajoute-t-il.

"Le rapport de force construit de l'immobilisme"

"Ce n'est pas possible qu'on soit obligé d'être dans la menace pour obtenir" des avancées écologiques, s'agace Yannick Jadot, eurodéputé EELV. Ce proche de Daniel Cohn-Bendit propose "de trouver une forme d'accord gouvernemental qui précise le cadre de la transition écologiste et surtout qu'on redéfinisse les méthodes de travail".

La ministre du Logement Cécile Duflot (EELV) et François Hollande, le 25 novembre 2012 à Paris [Bertrand Langlois / Pool/AFP/Archives]
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La ministre du Logement Cécile Duflot (EELV) et François Hollande, le 25 novembre 2012 à Paris
 

"Cette méthode de rapport de force construit de l'immobilisme", déplore-t-il.

"Ce qui nous a tous énervé c'est que (l'ultimatum de Pascal Durand) ne soit pas concerté avec qui que ce soit", souligne un député EELV. Les deux ministres écologistes étaient absents du conseil fédéral : Pascal Canfin (Développement) pour cause de déplacement; Cécile Duflot (Logement) pour repos après avoir défendu sa loi pendant quatre jours et quatre nuits à l'Assemblée nationale. Le chef de file des sénateurs EELV Jean-Vincent Placé était quant à lui à la fête de l'Humanité.

Du côté du PS, on dédramatisait aussi la sortie de Pascal Durand. "Je ne crois pas qu'on puisse appeler ça un ultimatum. c'est des clarifications qu'ils souhaitaient avoir avant la discussion sur le budget, ils ont aussi un congrès", a déclaré lundi matin David Assouline, porte-parole du PS.

"Quand ça reste dans cette limite c'est tout à fait acceptable et je pense qu'en réalité ce qu'on a appelé un ultimatum ce sont des exigences affichées par les écologistes et moi je sais que le débat est tout à fait serein", a-t-il ajouté.

Les socialistes ont d'ailleurs d'ores et déjà donné quelques "signaux" positifs. Najat-Vallaud Belkacem, porte-parole du gouvernement a promis lundi sur France Info que "des annonces commenceront à être faites à la conférence environnementale, notamment sur la rénovation thermique", par le président de la République vendredi.

"Il y a quelque chose d'un peu réducteur à résumer la bataille pour la transition énergétique à une bataille politicienne entre deux partis (...) les Verts portent haut et fort la question de la transition énergétique et de l'écologie mais nous la portons aussi et nous avons tout pour nous entendre", a-t-elle dit.

Ce nouvel accroc entre les socialiste et les écologistes intervient à six mois des élections municipales pour lesquelles EELV entend présenter des listes autonomes dans de nombreuses villes.

 

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