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Anne Hidalgo : "Ma détermination est totale"

Anne Hidalgo, première adjointe au maire de Paris et candidate aux élections municipales de 2014. Anne Hidalgo, première adjointe au maire de Paris et candidate aux élections municipales de 2014.[ANTONIOL ANTOINE /SIPA
/ pour DirectMatin ]

Anne Hidalgo veut continuer à se distinguer de ses adversaires, dix mois avant l’échéance des municipales.Après son grand meeting au Bataclan la semaine dernière et la présentation mardi de son équipe de campagne composée de soixante-dix personnes, la candidate socialiste lance cette semaine l’acte II de sa campagne. Une manière de contrecarrer sa rivale UMP, Nathalie Kosciusko-Morizet, tout juste investie par son parti.

Allez-vous aborder différemment votre campagne maintenant que vous savez qui est votre principale adversaire?

Anne Hidalgo : Cela ne change rien. Ma stratégie de campagne, nous l’avons élaborée collectivement depuis l’annonce de ma candidature en septembre dernier. J’ai toujours su que face à moi, il y aurait une ou un candidat de la droite parisienne. Ma stratégie ne varie pas en fonction de la personne que j’ai en face.

Dans votre équipe, vous comptez une cellule «riposte», quel est son rôle ?

Les "riposteurs" sont là pour rétablir la vérité et renvoyer la droite à ses approximations, ses contradictions, ses amnésies aussi. Ce sont des personnalités très présentes dans les médias et actives sur les réseaux sociaux.

Ils ont une bonne connaissance des dossiers, une capacité à argumenter, et ne laisseront passer aucun mensonge. Je compte sur eux pour animer dignement et respectueusement mais avec fermeté et combativité, le débat démocratique dans lequel nous sommes engagés.

Pourquoi avoir désigné plusieurs personnes pour s’occuper des «arrondissements à conquérir»?

Pour moi, une bataille politique, c’est une conquête permanente. Avec mon équipe, nous considérons les arrondissements où nous ne sommes pas majoritaires comme des territoires de conquête et de progression de nos idées, de nos valeurs.

Je suis moi-même élue dans un arrondissement tenu par la droite, le 15e : se confronter à la droite parisienne, c’est faire face à l’agressivité, l’insinuation ou la désinformation qui font hélas partie de leur culture politique, encore aujourd’hui.

Vous semblez déterminée à accentuer les efforts accomplis dans les quartiers populaires?

Effectivement. Nous avons fait beaucoup dans ces quartiers depuis douze ans pour rattraper le retard. Nous avons mis en place un plan de résorption d’insalubrité sur plus de 1.000 immeubles et implanté des services publics de proximité tels que des bibliothèques et des équipements sportifs, dans ces quartiers longtemps oubliés par la droite.

Bien sûr, le tramway a aussi contribué à leur rénovation et à leur transformation. Nous avons redonné aux quartiers populaires de la beauté et du respect, et je compte bien amplifier le mouvement.

Vous souhaitez instaurer la parité à la tête des vingt arrondissements. Irez-vous jusqu’au bout de cette mesure?

Ma détermination est totale. Avoir dix hommes et dix femmes têtes de liste, ce n’est pas très compliqué. Ce que je ne veux pas, c’est que ces dix femmes soient désignées dans des arrondissements que la gauche n’aurait pas la capacité de gagner. Je mets au défi la droite d’afficher cet objectif.

Où en êtes-vous de vos négociations avec les communistes et les écologistes?

Je discute beaucoup avec eux, nous faisons partie de la même majorité municipale depuis 2001. Ils savent que je suis pour l’idée d’un rassemblement dès le premier tour et que ma porte leur est ouverte. Nous voulons toutes et tous la victoire de la gauche.

Nous savons que le conservatisme n’est pas une solution, tel que celui affiché par une ancienne ministre de l’Ecologie qui a par exemple favorisé le diesel et a bloqué pendant des mois le projet de reconquête des berges de Seine.

Ne craignez-vous pas que l’impopularité du gouvernement vous nuise en 2014 au profit de la droite ?

L’élection sera difficile et la politique nationale sera un des éléments pris en compte par les électeurs. Je veux que le gouvernement de gauche réussisse, mais à chaque fois que la question de l’intérêt des Parisiens sera posée, je les défendrai en toute liberté même avec un gouvernement de gauche.

Je ne lâcherai rien sur des sujets comme le Grand Paris, le logement ou la lutte contre la pollution. Je n’accepterai pas que ces sujets n’avancent pas ou échouent. L’intérêt des Parisiens passe avant tout. 

Comptez-vous allez plus loin en terme de lutte contre la pollution ?

Il faut tout d’abord lutter contre le diesel. Les anciens gouvernements savaient, mais entre 2000 et 2012, il y a eu une augmentation du parc diesel en France de 49% à 72%, tandis qu’on a réduit de moitié la part du fret ferroviaire dans le même temps.

C'est exactement l’inverse de l’Allemagne qui l’a doublé. Le gouvernement Sarkozy et son ancienne ministre de l’Ecologie ont une responsabilité majeure que je dénonce.

J’attends de ce nouveau gouvernement qu’il accompagne le changement et la transition vers d’autres modèles pour faire baisser la pollution aux particules fines. Je reste contre un péage urbain à l’échelle de Paris, ça n’a pas de sens.

En revanche, aujourd’hui, un camion sur trois qui entre dans l’agglomération parisienne, ne s’y arrête pas : il faut un système pour limiter leur accès. Je travaille avec les professionnels du commerce sur l’acheminement des marchandises dans le respect de l’environnement.

Quels sont vos projets en matière de sécurité ?

Le gouvernement Sarkozy a supprimé 1500 postes de policiers à Paris. Je souhaite que ces postes soient créés à Paris. Car le ratio nombre d’habitant/policier n’a aucun sens à Paris. Chaque jour, la capitale accueille des millions de personnes qui viennent y travailler et aussi 29 millions de touristes par an. Il nous faut donc plus de policiers.

Nous en avons besoin pour lutter encore plus contre les vols à la tire, souvent perpétrés par des mineurs sous la coupe de réseaux criminels. Ces vols explosent et il faut mettre en œuvre des investigations pour démanteler ces réseaux.

Je salue d’ailleurs le travail effectué actuellement par les policiers pour venir à bout de ce type de délinquance. Concernant la vidéo protection, c’est un outil très important pour la sécurité des Parisiens et bien sûr, je suis prête à examiner son évolution.

Enfin, je compte faire de la lutte contre les violences faites aux femmes une de mes priorités. 

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