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L’aveu tardif de Cahuzac

Jérôme Cahuzac. Jérôme Cahuzac.[AFP]

Il l’a dit aux juges. Puis sur son blog. Quelques jours après la démission du ministère du Budget, Jérôme Cahuzac s’est décidé à passer aux aveux hier après-midi.

Comme Mediapart le soutenait depuis le mois de décembre, il a reconnu détenir un compte illégalement à l’étranger sur lequel 600 000 euros sont déposés. «J’en suis le bénéficiaire depuis une vingtaine d’années (mais) il n’a pas été abondé depuis douze ans», précise-t-il.

Son avocat a ensuite précisé que les sommes détenues sur ce compte ouvert en Suisse, puis transféré à Singapour en 2009, provenaient «de son activité de chirurgien et accessoirement de son activité de consultant».

Ces déclarations, qui lui valent une mise en examen pour blanchiment de fraude fiscale (il risque cinq ans de prison), sonnent comme un coup de tonnerre, tant Jérôme Cahuzac avait nié les faits durant quatre mois.  

 

«Dans la spirale du mensonge»

L’ancien ministre avait affirmé son innocence par communiqué, sur Twitter mais aussi à l’Elysée, les yeux dans les yeux à François Hollande, ou encore dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale.

«J’ai été pris dans une spirale du mensonge et m’y suis fourvoyé. Je suis dévasté par le remords. Penser que je pourrais éviter d’affronter un passé que je voulais considérer comme révolu était une faute inqualifiable», tente-t-il désormais de se justifier.

Le médecin, qui a fait fortune dans la chirurgie esthétique avant de devenir député du Tarn-et-Garonne en 1997, puis ministre l’an dernier, demande également «pardon» au chef de l’Etat, à ses anciens collègues du gouvernement et aux Français.

Alors qu’il devait retrouver son siège au Palais Bourbon dans quelques semaines, Jérôme Cahuzac entrevoit la fin de sa carrière. Plusieurs de ses ex-collègues socialistes lui ont ainsi demandé de quitter la vie politique.

 

L’UMP demande des comptes

«Le président de la République prend acte avec une grande sévérité des aveux de Jérôme Cahuzac. (…) C’est désormais à la justice d’en tirer les conséquences en toute indépendance», a réagi l’Elysée, qui évoque «une impardonnable faute morale». Mais l’opposition ne se contente pas de ce court communiqué de François Hollande.

«La question qui se pose désormais est de savoir si le président de la République, le Premier ministre et les membres du gouvernement étaient au courant et s’ils ont couvert ces faits», se demande Jean-François Copé. Et le patron de l’UMP d’appeler le chef de l’Etat «à prendre ses responsabilités face à ce mensonge d’Etat et à s’en expliquer lui-même devant les Français». La requête dépasse largement les bancs de la droite, plusieurs personnalités de gauche ayant également demandé des comptes à l’exécutif

 

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