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Mort de Hessel : Ayrault et le gouvernement saluent l'homme engagé

Jean-Marc Ayrault le 27 février 2013 à la sortie du Conseil des ministres à Paris [Bertrand Guay / AFP] Jean-Marc Ayrault le 27 février 2013 à la sortie du Conseil des ministres à Paris [Bertrand Guay / AFP]

Jean-Marc Ayrault a rendu hommage à Stéphane Hessel saluant au nom du gouvernement le parcours d'un "homme d'engagement", qui incarnait "l'esprit de résistance", mercredi à la sortie du Conseil des ministres.

"Stéphane Hessel incarnait l'esprit de résistance (...), la force du combat contre toutes les injustices", a dit le Premier ministre, "pour toutes les générations il était une source d'inspiration, mais aussi une référence". "A 95 ans, il incarnait la foi dans l'avenir de ce nouveau siècle".

"Au nom du gouvernement je veux saluer le parcours de cet homme d'engagement", qui "fut de cette génération de jeunes hommes, de jeunes femmes qui refusèrent la défaite et mirent leur courage au service de la Résistance", a ajouté M. Ayrault.

Il a aussi "salué le combattant des droits de l'Homme, l'un des artisans de la Déclaration universelle de 1948, le militant de la cause des plus démunis, l'homme infatigable, dont la capacité d'indignation n'a jamais été altérée et qui a su trouver les mots justes pour l'entretenir chez chacun d'entre nous".

Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a pour sa part salué "un combattant de la liberté et de la dignité humaine", dans un communiqué. "Citoyen engagé, son regard, sa lucidité, sa générosité, son enthousiasme, sa bienveillance et son amour de la justice nous manqueront", selon lui.

Les ministres Marylise Lebranchu (Réforme de l'Etat), Cécile Duflot (Logement) et Christiane Taubira (Justice) ont aussi fait part de leur émotion.

A la sortie du Conseil des ministres, la garde des Sceaux s'est dite "encore sous le choc" de l'annonce de la mort dans la nuit de l'ancien résistant et diplomate, "très, très grande personnalité", selon elle. "Nous regardons évidemment encore avec plus d'admiration et de révérence sa vie, son parcours, ses engagements, sa pugnacité à son âge, son côté un peu irréductible. Il restera un modèle. Pour nous, c'est un jour de grande, grande tristesse", a ajouté Mme Taubira.

Stéphane Hessel et Martine Aubry le 10 mars 2011 à Lille [Denis Charlet / AFP/Archives]
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Stéphane Hessel et Martine Aubry le 10 mars 2011 à Lille
 

Le Parti socialiste - via son premier secrétaire Harlem Désir et celle qui l'avait précédé Martine Aubry - a lui aussi rendu un vibrant hommage mercredi à Stéphane Hessel, qui avait participé à son dernier congrès.

"C'est l'ensemble de notre pays qui est endeuillé : par ses combats et ses valeurs, Stéphane Hessel incarnait une part de l'âme universaliste de la France", écrit le numéro un socialiste dans un communiqué.

"Notre pays perd aujourd'hui un inlassable militant du progrès et un grand humaniste. De la Résistance aux Nations Unies, dans l'action diplomatique comme dans le mouvement social, il aura dédié toute sa vie à la fraternité entre les hommes et entre les peuples. Il n'aura eu de cesse de porter les idéaux du Conseil National de la Résistance", ajoute M. Désir.

Selon l'eurodéputé, "il a porté sa foi en l'Homme à travers les ténèbres du siècle passé, sa voix doit continuer de nous guider dans le siècle à venir", "son cri d'indignation, de révolte contre l'injustice, de refus que la loi du fort soit imposée au faible, doit continuer de résonner dans nos consciences".

Dans un communiqué, la maire de Lille et ex-première secrétaire du PS fait part de son "immense tristesse" à la mort de ce "défenseur acharné des droits de l'Homme. C'était une voix qui réveille, qui bouscule, qui réchauffe. Une voix qui nous manquera terriblement. Celle d'un éveilleur de consciences qui n'a jamais cédé devant la violence et la dureté des temps, devant la facilité, et a toujours su rappeler l'essentiel: les raisons d'être un homme".

"C'était aussi un sourire, lumineux et bienveillant", dit l'ancienne patronne du PS de celui qui était "un grand ami, depuis longtemps. Un ami dont l'enthousiasme et la force m'ont toujours nourrie, un homme simple et vrai, tout simplement humain".

Stéphane Hessel avait soutenu le candidat Hollande en 2012, et en octobre il avait prêté son nom à une des motions défendues au congrès du Parti socialiste à Toulouse. Il avait souligné dès le départ qu'il ne souhaitait aucune responsabilité au sein du parti, mais cette motion intitulée "Plus loin plus vite" avait obtenu le score surprise de 11,9%, se classant troisième dans le vote des militants derrière les motions Désir (majoritaire) et Maurel.

Cette motion prônait neuf mesures "pour éviter la récession et sortir du piège de l'austérité", parmi lesquelles la création d'un impôt européen sur les dividendes.

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