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Moscocivi maintient qu'il n'y aura pas de mesures "d'austérité"

Le ministre de l'Economie Pierre Moscovici. [FRANCOIS GUILLOT / AFP]

Les "conditions sont réunies" pour reporter le retour du déficit public de la France à 3% du PIB, jusqu'ici fixé à 2013, a déclaré vendredi le ministre des Finances Pierre Moscovici, promettant de ne pas présenter de collectif budgétaire ajoutant "l'austérité à la récession".

La Commission européenne a publié vendredi ses prévisions pour la zone euro. Elle table pour la France sur une croissance de 0,1% cette année et de 1,2% l'an prochain, contre 0,8% et 2% escomptés encore récemment par le gouvernement. Le déficit public s'établirait, selon Bruxelles, à 3,7% du produit intérieur brut (PIB) en 2013.

"Nous en prenons acte et je veux en tirer les leçons", a affirmé Pierre Moscovici lors d'une conférence de presse à Bercy en saluant le "message extrêmement intelligent" et "équilibré" émis selon lui par la Commission européenne, qui n'a pas exclu un délai pour le retour à 3%.

"Les conditions sont réunies pour considérer un report de l'objectif nominal en 2013", a-t-il estimé en compagnie de son ministre délégué au Budget Jérôme Cahuzac. Il a toutefois assuré que ce report ne serait "effectif" qu'après des discussions et avec l'accord des partenaires européens.

"Nous ne faisons pas d'autosatisfaction, mais je refuse, et le gouvernement refuse, de se laisser aller à l'autoflagellation", a expliqué le ministre, lançant aussi des piques à l'opposition pour sa "responsabilité" dans l'endettement de la France.

Pierre Moscovici a répété ne pas vouloir "ajouter l'austérité à la récession", alors que la France est en pleine stagnation économique. "Nous ne sommes pas en train de préparer un collectif budgétaire" pour tenter de maintenir à tout prix l'objectif d'un déficit à 3% en 2013, a-t-il dit.

Le ministre de l'Economie a promis que la France poursuivrait ses "efforts" pour rétablir les finances publiques, en vue d'atteindre l'équilibre budgétaire structurel en 2017.

Il a énuméré les chantiers du gouvernement pour faire des économies de 60 milliards d'euros sur les dépenses publiques en cinq ans: réformes des retraites, de la politique familiale, des aides aux entreprises, etc.

"Nous préciserons ces mesures dans le cadre du programme de stabilité", qui sera présenté mi-avril au Parlement et à la Commission européenne, a-t-il dit.

Selon Pierre Moscovici, "plus que jamais la croissance et l'emploi restent les objectifs de notre politique économique". Il a confirmé la volonté du président François Hollande d'inverser la courbe du chômage d'ici à la fin de l'année.

"Ce que j'espère en effet c'est que la réalisation en termes de croissance sera supérieure à 0,1%" en 2013, a-t-il dit, assurant que la prévision du gouvernement, qui sera fixée "fin mars", serait "extrêmement sérieuse".

"Notre horizon immédiat reste difficile, mais l'espoir de la reprise se lève comme le montrent les prévisions de croissance pour 2014", a-t-il dit.

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