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Pierre Laurent : "nous ne sommes pas condamnés à la résignation"

Le mandat de Pierre Laurent à la tête du PCF sera renouvelé à l'issue du 36e congrès qui s'ouvre jeudi.[Pascal Pochard-Casabianca / AFP][Jeff Pachoud / AFP/Archives]

A l’issue du 36e congrès qui s’ouvre jeudi, Pierre Laurent gardera la tête du parti communiste. Face au gouvernement qui «cède trop au discours patronal», le sénateur de Paris appelle à de nouvelles mobilisations.

 

Le Front de gauche n’a-t-il pas dilué le poids du parti communiste ?

Au contraire ! Jamais, ces dernières années, nous n’avons abordé un congrès aussi unis, rassemblées, combatifs. Et nous assistons depuis quatre ans à un renforcement et un rajeunissement du parti avec un retour de militants sociaux, syndicaux et d’habitants des quartiers populaires qui s’étaient détourné de la politique parce qu’ils ne trouvaient pas leur compte dans une gauche insuffisamment combative. Nous avons senti ce renouveau dans les campagnes électorales de 2012 et ça se prolonge aujourd’hui en donnant un congrès qui sera très combatif.

 

Est-ce quantifiable ?

Nous avons eu l’an dernier 7 000 adhésions alors que ces quatre-cinq dernières années, même si le rythme s’était accru, nous étions autour de 4 à 5 000. C’est d’autant plus remarquable que ces nouveaux militants prennent des responsabilités à tous les niveaux et cela va se traduire dans le renouvellement de la direction qui sera annoncé dans les jours suivant notre congrès.

 

Le choix de Jean-Luc Mélenchon pour défendre les idées communistes à la présidentielle a-t-il troublé ces militants ?

C’est un choix que nous avions fait collectivement après un débat et un vote des militants du parti. L’expérience a été vécue très positivement par l’ensemble des communistes car nous avons, dans le même temps, renforcé notre parti et la dynamique unitaire du Front de gauche. C’est dans cette double direction que nous voulons continuer à aller.

 

Dans ce cas, pourquoi ne pas créer un grand parti à la gauche du PS ?

L’objectif du Front de gauche n’est pas de faire un parti mais d’être un front en permanence ouvert à de nouvelles forces de gauche. L’ambition est de faire émerger à gauche un projet socialement et économiquement ambitieux qui permette de faire sortir notre camp de la spirale de l’échec dans il s’était installé pendant une dizaine d’années. Le dynamisme du Front de Gauche a été pour beaucoup dans la victoire du printemps dernier ; tous ceux qui veulent que le changement promis se concrétise comptent sur aujourd’hui sur nous pour être un des acteurs de cette mise en action.

 

Etes-vous dans la majorité ou dans l’opposition ?

Le Front de gauche a été et reste au cœur de la majorité populaire qui a permis le changement. Mais nous pensons que la politique menée par le gouvernement ne permettra pas de répondre à l’espoir soulevé au printemps dernier. En l’état, le risque est que grandissent la déception et l’échec ce que nous n’acceptons pas. Le signal que va envoyer notre Congrès, c’est celui de la nécessaire remobilisation des forces du changement pour obtenir ce qui était attendu au printemps dernier.

Il y a beaucoup de forces qui ont envie de se mobiliser pour montrer que des majorités sont possibles en faveur de véritables mesures de changement. Nous ne sommes pas condamnés à la résignation, au renoncement ou à l’impuissance. Les gens ont voulu le changement au printemps, ils ont eu raison, et nous voulons continuer à avancer avec eux.

 

Selon vous, le gouvernement n’est pas assez de gauche…

La majorité cède trop au discours patronal et aux logiques d’austérité qui échouent partout, conduisant la zone euro à la récession. Pour réussir le changement, il faut passer à l’offensive contre le pouvoir de la finance, réellement élargir les droits des salariés, s’engager pour une véritable politique industrielle. Si ces mesures ne sont pas prises, les forces du Medef et de la droite vont continuer à s’arcbouter contre le changement.

 

Comment comptez-vous procéder ?

Le vote en cours à l’Assemblée nationale du mariage pour tous est une très bonne nouvelle. Il a été obtenu parce que les associations qui menaient ce combat depuis longtemps ont décidé de ne pas désarmer après la victoire électorale ; elles sont restées mobilisées. C’est un exemple qu’il faut suivre. Pour l’interdiction des licenciements boursiers, pour obtenir de nouveaux droits pour les travailleurs, pour le droit de vote des étrangers et pour que tous les engagements mis sur la table au printemps soient tenus, il faut des mobilisations identiques.

 

Le débat sur le mariage a-t-il pris trop de place ?

Il y a évidemment beaucoup d’autres priorités sociales mais je moi, je n’oppose pas les avancées sociales nécessaires aux avancées sociétales qui le sont tout autant. Je me réjouis que ce débat soit en train d’aboutir rapidement après l’élection de François Hollande et qu’il acte un nouveau droit pour lequel je me bats depuis des années.

C’est la droite qui fait durer la discussion en employant des propos souvent scandaleux et en essayant d’agiter des peurs irraisonnées dans les pays. Cette attitude disqualifie progressivement cette droite plus rétrograde que jamais

 

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