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Socialistes et écologistes s'écharpent sur le projet

José Bové et Eva Joly s'introduisent dans une maison vouée à la destruction en raison du projet d'aéroport près de Nantes, le 16 novembre 2012 à Grandchamp-des- Fontaines [Jean-Francois Monier / AFP] José Bové et Eva Joly s'introduisent dans une maison vouée à la destruction en raison du projet d'aéroport près de Nantes, le 16 novembre 2012 à Grandchamp-des- Fontaines [Jean-Francois Monier / AFP]

Les écologistes venus en force vendredi à Notre-Dame-des-Landes ont tenté d'occuper le terrain médiatique de l'opposition au projet d'aéroport, à la veille d'une grande manifestation mais une réplique massive est venue en fin de journée, de l'Elysée à Matignon en passant par l'Assemblée.

Une importante délégation d'élus EELV - parmi lesquels les eurodéputés Eva Joly, ex-candidate à la présidentielle, et José Bové, le sénateur Jean-Vincent Placé ou le député Noël Mamère - s'est rendue au matin dans la zone concernée. Devant les caméras, ils ont symboliquement rouvert, à l'aide de tournevis et de pieds-de-biche, une des maisons condamnées par les autorités sur le site du futur aéroport qui doit ouvrir ses portes en 2017.

José Bové déplace une barrière pour accéder à une maison vouée à la destruction en raison du projet d'aéroport près de Nantes, le 16 novembre 2012 à Grandchamp-des- Fontaines [Jean-Francois Monier / AFP]
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José Bové déplace une barrière pour accéder à une maison vouée à la destruction en raison du projet d'aéroport près de Nantes, le 16 novembre 2012 à Grandchamp-des- Fontaines
 

Ils ont justifié leur action illégale par les "opérations complètement disproportionnées" d'expulsion des opposants depuis mi-octobre, selon les termes de M. Placé. En outre, le sénateur a proposé la nomination d'un "médiateur qui remette les gens autour de la table".

Ils se sont ensuite rendus à l'actuel aéroport de Nantes Atlantique, au sud de Nantes, pour y démontrer qu'il n'était pas saturé.

Les parlementaires écologistes entendent aussi participer samedi à la manifestation, où 8.000 à 10.000 opposants au projet sont attendus, mais il s'agissait aussi pour eux d'anticiper sur la présence écrasante, samedi, du coprésident du parti de gauche Jean-Luc Mélenchon, qui risque d'éclipser la leur.

En outre, plusieurs militants anticapitalistes avaient indiqué que les élus EELV, opposés à l'aéroport mais alliés du PS au gouvernement et dans les collectivités locales favorables au projet, ne seraient pas les bienvenus.

Le sénateur écologiste Jean-Vincent Placé, le 16 novembre 2012 à Grandchamp-des- Fontaines [Jean-Francois Monier / AFP]
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Le sénateur écologiste Jean-Vincent Placé, le 16 novembre 2012 à Grandchamp-des- Fontaines
 

Néanmoins aucune marque d'hostilité n'a été relevée sur le terrain vendredi, y compris lorsque le porte-parole national d'EELV Jean-Philippe Magnen s'est rendu, à la nuit tombée, à la Vache-Rit, centre historique de l'opposition, pour y rencontrer des opposants, a constaté l'AFP.

La permanence parlementaire du député EELV François de Rugy à Nantes avait été taguée dans la nuit de mercredi à jeudi du slogan: "Complice des destructions à NDDL. PS, EELV même merde".

 

"Consensus très large" selon Matignon

La tension sur le terrain, mais aussi entre le PS et EELV, est montée d'un cran cette semaine après l'agression d'un vigile près du site dans la nuit de lundi à mardi, les uns parlant de "provocation", les autres de "manipulation".

L'entourage de Jean-Marc Ayrault, qui a soutenu le projet en tant que maire de Nantes, a réaffirmé en milieu de journée qu'"il y a un consensus très large" autour du projet.

François Hollande parle à des journalistes, lors de son déplacement le 16 novembre 2012 à Varsovie [Patrick Kovarik / AFP]
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François Hollande parle à des journalistes, lors de son déplacement le 16 novembre 2012 à Varsovie
 

Puis François Hollande lui-même, depuis Varsovie, a rappelé en fin de journée son soutien au projet tout en précisant qu'il faisait "en sorte que tous les recours puissent être traités par une justice indépendante".

Aussitôt après, M. Magnen a souhaité réagir au nom d'EELV: "la force du droit, c'est ce qu'on demande depuis le début dans le suivi de ce dossier", s'est-il félicité en soulignant qu'il restait encore des recours.

"Le droit à manifester est un droit fondamental, mais en même temps, quand une décision a été prise, quand un projet a été déclaré d'utilité publique, il faut savoir les respecter", a souligné la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem.

Enfin le patron des députés PS, Bruno Le Roux, a mis "en garde" vendredi les élus écologistes sur leur participation aux manifestations contre le projet "qui aujourd'hui mêlent la contestation d'un projet et la mise en cause des élus, et notamment du Premier ministre".

 
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Les opposants anticapitalistes ont aussi mis en garde les médias en vue de la manifestation de samedi, indiquant leur volonté de contrôler leur accès aux lieux à couvrir.

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