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Huit «militants radicaux» interpellés sur un site du groupe de chimie Arkema, à Pierre-Bénite dans le Rhône

Une banderole géante déposée par des activistes, au sommet d'une structure de l'usine chimique Arkema, à Pierre-Bénite (Rhône) [© SYLVAIN THIZY / AFPTV / AFP]

Plusieurs centaines de personnes se sont introduites dans le site du groupe de chimie Arkema, à Pierre-Bénite (Rhône), pour dénoncer la pollution aux perfluorés (PFAS). La CRS 83, envoyée sur place, a interpellé huit personnes.

Pas de repos pour les militants écologistes. Ce samedi 2 mars, des membres d’Extinction Rébellion et Youth for Climate, vêtus de combinaisons blanches, ont sectionné les grillages de l'entrée d'un site de l'entreprise Arkema, dans le Rhône, pour s’y introduire. Selon une source CNEWS proche du dossier, la CRS 83, a été envoyée sur place pour empêcher des dégradations. 

Selon l'un des porte-parole des organisateurs, au moins 300 activistes étaient sur place pour mener leur action. Un décompte de la préfecture évoque de son côté la présence de «150 militants» sur les lieux. 

Une fois dans l’usine, les activistes ont déployé des banderoles sur lesquelles il était possible de lire : «Habitant.es intoxiqué.es, Arkema doit payer», ou encore «Eau contaminée, Arkema déverse ses déchets dans le Rhône». Sur les murs des bâtiments industriels, les inscriptions «PFAS dites la vérité», «Arkema nous empoisonne» ou encore «Arkemagouilles» ont été taguées, pour dénoncer l’utilisation de polluants par l’entreprise, que les militants jugent démesurée.

«Une action a été menée par des militants radicaux à l'encontre de l'entreprise Arkema à Pierre-Bénite en début d'après-midi. La CRS 83 et la Police nationale sont rapidement intervenues pour empêcher des dégradations. Huit individus ont d'ores et déjà été interpellés», a publié la préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes sur X, peu de temps après le début de l'infiltration.

Cette action d’Extinction Rébellion et de Youth for Climate intervient alors que le chimiste Daikin, également situé dans cette vallée de la chimie de Pierre-Bénite, à proximité de Lyon, a reçu l’autorisation de construire une nouvelle unité de production, suscitant la colère des habitants. 

«Je condamne fermement les actions violentes d'Extinction Rébellion contre le site d'Arkema. Tout mon soutien aux équipes du site. Être en désaccord et en débattre, oui. Casser, non», a réagi sur X Roland Lescure, le ministre délégué chargé de l'Industrie.

Les Rhodaniens préoccupés par les polluants «éternels»

Les PFAS, dénoncés par les militants, sont des composés dotés de propriétés antiadhésives et imperméables et se retrouvent dans de nombreux objets de la vie courante, tels que les poêles en Teflon, les emballages alimentaires, les textiles imperméables ou encore les voitures. 

Quasi-indestructibles, ils s’accumulent avec le temps dans l’air, le sol, les eaux des rivières, la nourriture et jusque dans le corps humain. Ils sont surnommés les polluants «éternels». En cas d’exposition sur une longue période, ils peuvent avoir des effets sur la fertilité ou favoriser des cancers, selon certaines études. 

Après la diffusion de plusieurs enquêtes journalistiques en 2022, les autorités régionales avaient lancé des contrôles, notamment au niveau de l’Agence régionale de santé (ARS), qui avait publié au mois de janvier dernier le résultat d’une analyse sur les eaux de consommation

Le directeur du site chimique Arkoma, Pierre Clousier, a écrit dans un communiqué que l'entreprise sera en mesure de fabriquer ses produits sans aucun recours à des affitifs fluorés d'ici la fin de l'année. 

«Nous condamnons un tel acte, qui non seulement perturbe fortement l'outil de travail de plus de 500 salariés, mais peut également faire courir des dangers aux salariés et aux manifestants», a également déploré Pierre Clousier. 

Ces derniers mois, plusieurs collectivités et des particuliers ont déposé des plaintes collectives pour «mise en danger de la vie d’autrui», s’inquiétant de «concentrations alarmantes» de PFAS liées à des sites industriels implantés au niveau du sud de Lyon. 

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