Ce sera leur unique confrontation. Un seul débat télévisé entre François Fillon et Jean-François Copé diffusé jeudi soir sur France 2 à trois semaines de l’élection à la présidence de l’UMP.
Mais cette émission spéciale de Des paroles et des actes ne sera pas un affrontement comme celui qui avait opposé à l’automne dernier, les candidats à la primaire socialiste.
Seul subsistera le pupitre derrière lequel les deux candidats se tiendront pour la dernière partie de l’émission ; une demi-heure d’échanges après avoir répondu durant trente minutes chacun à trois journalistes.
Fillon commence, Copé conclut
Personne à l’UMP n’ose imaginer un affrontement direct avec des piques frontales entre les deux rivaux. C’est pourtant plus leurs personnalités que le fond de leurs propositions – opposition au mariage pour tous et au droit de vote des étrangers, fin des 35heures, refus des alliances avec le FN – qui font leurs différences.
«Les militants ne pardonneraient pas que cela tourne à la bagarre. Si l’un des deux agresse l’autre, il est mort», dit-on à l’UMP où certaines voix qui comptent (Bernard Accoyer en tête) avaient même demandé que l’émission n’ait pas lieu.
Mais ni l’ancien Premier ministre, ni le secrétaire général du parti ne se sont résolus à refuser le débat pour ne pas risquer d’apparaître comme frileux. «C’est un rendez-vous de vérité entre nous», assure le challengeur Jean-François Copé qui n’a rien à perdre face au favori des sondages. C’est lui qui, après tirage au sort, a gagné le droit de conclure l’émission alors que son adversaire sera le premier en piste.
Dans le camp Fillon, on cherche déjà à relativiser l’enjeu du débat : «ce moment est important mais pas décisif, ce n’est pas là que les militants vont prendre leur décision», veut croire Eric Ciotti, directeur de campagne du député de Paris, convaincu que les électeurs «ont déjà choisi en leur âme et conscience».