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Les parlementaires écologistes dans une situation inconfortable

La ministre de l'Ecologie Delphine Batho (2e à g) et le président du groupe écologiste au Sénat Jean-Vincent Placé (2e à d) arrivent au congrès du parti Europe Ecologie-Les Verts, le 18 septembre 2012, à Nantes, dans l'ouest de la France [Jean-Sebastien Evrard / AFP/Archives] La ministre de l'Ecologie Delphine Batho (2e à g) et le président du groupe écologiste au Sénat Jean-Vincent Placé (2e à d) arrivent au congrès du parti Europe Ecologie-Les Verts, le 18 septembre 2012, à Nantes, dans l'ouest de la France [Jean-Sebastien Evrard / AFP/Archives]

Après le rejet du traité budgétaire européen samedi par les instances de leur parti, ministres et parlementaires écologistes sont dans une situation compliquée, entre le respect des consignes de leur mouvement et celui de leur appartenance à la majorité et au gouvernement.

La difficulté actuelle des écologistes, avec leurs deux groupes parlementaires, leurs deux ministres dans le gouvernement Ayrault et la décision de leur conseil fédéral samedi de rejeter le traité budgétaire européen a été résumée avec brutalité dimanche par Daniel Cohn-Bendit.

"Dramatiquement nul", "incohérence totale", "ils veulent le beurre, l'argent du beurre et les beaux yeux de la fermière", a lancé "Dany", en annonçant "suspendre sa participation" au mouvement.

Pour lui, si EELV était cohérent, alors ses parlementaires devraient après avoir rejeté le traité budgétaire européen, voter également contre le budget. Mais ne pas voter le budget obligerait les ministres écologistes à quitter le gouvernement.

Or, à entendre le président du groupe écologiste au Sénat, Jean-Vincent Placé, cette perspective n'est pas à l'ordre du jour. Pas plus que ne l'est, du moins de leur fait, un départ des ministres avec un vote des députés et sénateurs EELV contre le traité.

"Bien sûr que non. Le gouvernement gouverne, il ne vote pas ce traité", a répondu M. Placé.

Pour lui, le président François Hollande et le Premier ministre Jean-Marc Ayrault auraient plus à perdre si les écologistes quittaient le gouvernement. "Je ne suis pas sûr que le côté monocolore (en cas de départ des ministres EELV) dans la période de crise soit bon pour le pays (...) Il faut de la diversité", a-t-il plaidé.

Dans ce contexte, Jean-Marc Ayrault a dramatisé les enjeux, dans un entretien à Médiapart publié dimanche mais réalisé vendredi avant la décision du conseil fédéral écologiste. Il a ainsi mis en garde ceux qui dans sa majorité ne veulent pas ratifier le traité budgétaire européen, en faisant valoir que "la conséquence logique de leur démarche, (c'était) la sortie de l'euro". Et cela conduirait, a-t-il dit, à "une crise politique en Europe", ce qui "serait d'une gravité exceptionnelle".

"La politique, a-t-il insisté, ce n'est pas de décrire le monde idéal, c'est aussi se confronter au réel".

De son côté, le ministre de l'Economie Pierre Moscovici a lancé "un appel à la raison à la gauche". Pour lui, l'affaire est simple: "Quand on soutient, on vote oui". Et "le +non+ de soutien, ça n'existe pas", a-t-il dit.

Un argument repoussé par M. Placé, qui votera contre. "Faut-il qu'il faille que je sois absolument solidaire avec le président (Hollande) pour voter le traité préparé par le précédent" chef de l'Etat, a-t-il dit tout en disant avoir "énormément de respect pour le président Hollande".

Il a relevé qu'il n'y avait pas de risque que le traité soit rejeté, puisque le gouvernement a une "majorité" sur ce texte "avec l'UMP et le centre".

Le traité ayant toutes les chances d'être adopté par le Parlement, le problème est politique pour le tandem exécutif, qui devra affronter les sarcasmes de l'opposition sur sa difficulté à s'appuyer sur une majorité unie.

"A l'intérieur d'une majorité, on ne peut pas être en affrontement frontal sur l'essentiel. On peut l'être éventuellement sur des choses secondaires mais pas sur l'essentiel et je ne doute pas que François Hollande et Jean-Marc Ayrault vont leur poser la question de confiance", a fait valoir le président du MoDem François Bayrou.

Jean-Louis Borloo, président de l'UDI, a appelé quant à lui, "à une clarification urgente de la majorité sur le vote du traité européen".
 

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