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Ils sont finalement quatre socialistes à viser le perchoir

Le perchoir de l'Assemblée nationale, 4e fonction de la République dans l'ordre protocolaire.[THOMAS COEX / AFP]

Elisabeth Guigou, qui veut devenir la première femme à présider l'Assemblée nationale, affrontera jeudi Claude Bartolone, Jean Glavany et un candidat de dernière minute, Daniel Vaillant, lors de la désignation par les députés PS du candidat au perchoir.

Celui ou celle qui sera désignée portera les couleurs socialistes lors de l'élection du président de l'Assemblée mardi prochain, avec la certitude d'être élue par la majorité de gauche.

De "disponible" lundi à "motivée et préparée" mardi, l'ancienne ministre du gouvernement Jospin, 65 ans, est devenue "candidate" à la candidature mercredi. Elle a expliqué qu'elle avait pris sa décision la veille et rencontré "beaucoup d'amis" et "beaucoup de députés".

Petit coup de théâtre, le député de Paris Daniel Vaillant, 62 ans, a déposé sa candidature juste avant l'heure limite. La semaine dernière, une source parlementaire avait indiqué à l'AFP que M. Vaillant souhaitait être questeur (député chargé des finances de l'Assemblée).

En tout cas, l'hypothèse d'une candidature de Marylise Lebranchu, pressée de toute part, et dont l'arrivée semblait faire consensus au sommet de l'Etat et au PS, était bel et bien enterrée mercredi.

Le match semble se jouer entre Claude Bartolone, 60 ans, en campagne dans les couloirs depuis lundi et semblant recueillir des marques de sympathie, et Elisabeth Guigou, connue pour son caractère tranchant autant que pour ses compétences.

Jeudi à 15h00, les quatre candidats exposeront leur projet dans la salle des fêtes de l'hôtel de Lassay devant les quelque 280 députés PS, dont la moitié sont des nouveaux arrivants.

Le Roux sans surprise pour le groupe PS

Les députés se réuniront aussi pour la présidence du groupe. Mais là, aucun suspense, puisque Bruno Le Roux, ultra favori, est seul en lice. Philippe Martin, qui avait dit réfléchir, a indiqué à l'AFP qu'il renonçait.

"La grande inconnue, c'est comment vont se déterminer les nouveaux députés", s'interroge l'élu du Nord Bernard Roman, qui lui est intéressé par la questure. Il s'agit de savoir "qui a le meilleur profil" et non d'une bataille pour définir la stratégie du parti, contrairement à ce qui se passe à l'UMP, analyse-t-il.

Pierre-Alain Muet (Rhône), ancien conseiller de Jospin à Matignon, soutient la candidature d'Elisabeth Guigou: "elle a été une brillante ministre", fait-il valoir à l'AFP, sensible aussi à l'argument d'une femme au perchoir. Christophe Caresche (Paris) a lui aussi rendu public son soutien à Mme Guigou.

Christian Ekert (Meurthe-et-Moselle), pour qui le jeu est "ouvert" fait lui le choix de Jean Glavany, 63 ans, et ne cache pas qu'il aurait en fin de compte aimé Marylise Lebranchu.

Pour Marietta Karamanli (Sarthe), "bien sûr, élire une femme serait un symbole mais il faut que le fond corresponde au symbole".

Toute jeune élue, Nathalie Appéré (Ille-et-Vilaine) attend de juger sur pièces. Elle ne connaît personnellement aucun des candidats, a-t-elle expliqué à l'AFP et elle est assez séduite par l'idée d'une femme, "à compétences et détermination égales".

Mme Guigou ne se prive pas en tout cas de faire valoir cet argument: "nous sommes au 34e rang, entre l'Afghanistan et la Tunisie. Je souhaite que la prochaine fois (le prochain scrutin législatif), nous ayons la moitié de femmes à l'Assemblée nationale". La nouvelle Assemblée compte à peine plus de 25% de femmes.

Une fois la bataille pour le perchoir passée, il faudra aussi répartir les postes de questeurs, vice-présidences de l'Assemblée, et présidences de commissions, qui suscitent aussi des appétits. Un vote devrait avoir lieu mardi au sein du groupe sur ces postes, selon des sources concordantes.

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