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Gérard Depardieu "rend son passeport" français

Une commerçante du village belge d'Estaimpuis montre, le 12 décembre 2012, la photo prise dans sa boutique avec Gérard Depardieu quelques jours plus tôt [Philippe Huguen / AFP/Archives] Une commerçante du village belge d'Estaimpuis montre, le 12 décembre 2012, la photo prise dans sa boutique avec Gérard Depardieu quelques jours plus tôt [Philippe Huguen / AFP/Archives]

L'acteur Gérard Depardieu, s'estimant "injurié" par les critiques sur son exil fiscal en Belgique, annonce qu'il "rend (son) passeport" français dans une lettre ouverte au Premier ministre Jean-Marc Ayrault publiée par le Journal du dimanche (JDD).

"Je ne demande pas à être approuvé, je pourrais au moins être respecté ! Tous ceux qui ont quitté la France n'ont pas été injuriés comme je le suis", écrit l'acteur au chef du gouvernement qui avait jugé "assez minable" son départ.

C'est ce qualificatif qui reste en travers de la gorge de la vedette. Sa "Lettre ouverte à M. Ayrault Jean-Marc, Premier ministre de M. François Hollande" résonne comme une charge contre le Premier ministre et sa politique fiscale.

Premier à réagir parmi les membres du gouvernement, le ministre du Travail Michel Sapin a vu dans dans la décision de l'acteur "une forme de déchéance personnelle", une "attitude pas à la hauteur de l'acteur", lors du Grand rendez-vous Europe 1/iTélé/Le Parisien.

"C'est dommage que Gérard Depardieu n'ait pas cette fibre patriotique plus forte parce que notre pays a besoin qu'on se serre les coudes", déplorait sur BFM-TV Anne Hidalgo, candidate à la succession du maire PS de Paris Bertrand Delanoë.

Gérard Depardieu commence ainsi sa lettre : "Minable, vous avez dit minable ? Comme c'est minable !", référence à une réplique culte de Louis Jouvet dans "Drôle de drame" ("Bizarre... Vous avez dit bizarre ?...").

Rappelant avoir commencé à travailler "à 14 ans comme imprimeur, comme manutentionnaire puis comme artiste dramatique", il affirme avoir "toujours payé (ses) taxes et impôts". Il précise avoir payé "en 2012 85% d'impôts sur (ses) revenus".

"Vrai Européen"

"Qui êtes vous pour me juger ainsi, je vous le demande M. Ayrault, 1er Ministre de M. Hollande, je vous le demande, qui êtes-vous ?", lance M. Depardieu, l'un des acteurs les plus populaires et les mieux payés du cinéma hexagonal, qui a cumulé les récompenses mais aussi les frasques.

Gérard Depardieu le 1er octobre à Berlin pour la projection du film Asterix "Au service de sa majesté" [Johannes Eisele / AFP/Archives]
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Gérard Depardieu le 1er octobre à Berlin pour la projection du film Asterix "Au service de sa majesté"
 

"Je n'ai jamais tué personne, je ne pense pas avoir démérité, j'ai payé 145 millions d'euros d'impôts en 45 ans, je fais travailler 80 personnes (...) Je ne suis ni à plaindre ni à vanter, mais je refuse le mot minable", insiste-t-il.

"Je pars parce que vous considérez que le succès, la création, le talent en fait la différence doit être sanctionnée", poursuit celui qui a acquis une propriété dans le village belge de Néchin, frontalier de la France, comme avant lui d'autres riches Français.

"Des personnages plus illustres que moi ont été expatriés ou ont quitté notre pays. Je n'ai malheureusement plus rien à faire ici, mais je continuerai à aimer les Français et ce public avec lequel j'ai partagé tant d'émotions !"

"Je vous rends mon passeport et ma Sécurité sociale dont je ne me suis jamais servi. Nous n'avons plus la même patrie, je suis un vrai européen, un citoyen du monde, comme mon père me l'a toujours inculqué", assène encore Gérard Depardieu.

Le départ annoncé de l'acteur, concomitant avec la confirmation de la mise en vente de son hôtel particulier parisien, avait suscité en début de semaine une avalanche de réactions, la gauche dénonçant une attitude antipatriotique, tandis que la droite y voyait le résultat de la politique du gouvernement.

"Je trouve cela assez minable (...). Tout cela pour ne pas payer d'impôt, pour ne pas en payer assez", avait déclaré mercredi Jean-Marc Ayrault.

Le président François Hollande a prôné une renégociation des conventions fiscales avec la Belgique.

La dernière sortie de Depardieu monopolisait Twitter dimanche matin: "quand rendra-t-il sa Légion d'Honneur", demandait un twitto, tandis qu'un autre suggérait que l'acteur, accusé de conduite en état d'ivresse, "rende plutôt son permis de conduire".

 

 

 

 

Au même moment, l'écrivain Michel Houellebecq, prix Goncourt 2010, annonçait son retour en France après plusieurs d'années d'exil en Irlande.

 

 

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