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Présidentielle en Russie : qu’est-ce que la méthode Kisling-Shpilkin, qui permettrait de révéler la fraude électorale orchestrée par Moscou ?

Après une réélection avec plus de 87% des voix contre moins de 5% pour les autres candidats, les doutes se sont rapidement immiscés dans les médias du monde entier. [Sputnik/Sergey Guneev/Kremlin via REUTERS]

Plusieurs dizaines de millions de votes obtenus par Vladimir Poutine lors de la présidentielle qui s’est déroulée du 15 au 17 mars, auraient été falsifiés d’après plusieurs médias indépendants russes. Pour évaluer ce taux, ils se sont servis d’une méthode mathématique toute simple : la Kisling-Shpilkin.

L'élection présidentielle russe a-t-elle été falsifiée ? Selon plusieurs médias indépendants du pays, plus de 20 millions de bulletins de vote auraient été détournés pour asseoir l’autorité de Vladimir Poutine en tant que président de la Russie.

Et pour cause, après une réélection avec plus de 87% des voix contre moins de 5% pour les autres candidats, les doutes se sont rapidement immiscés dans les médias du monde entier, dans un contexte de haute tension entre Moscou et l’Occident, alors que la guerre en Ukraine risque de basculer au profit des Russes.

Meduza, site russe de journalisme et d’investigation a interrogé Ivan Shukshin, un analyste électoral russe, qui a ainsi estimé qu’«environ 22 millions de bulletins officiellement en faveur de Vladimir Poutine ont été falsifiés». Un constat similaire a été évalué par l’expert électoral indépendant Roman Udot.

Une méthode de calcul fiable ?

Même situation du côté du site Important Stories qui a calculé 21,9 millions de votes trafiqués pour le président. Nogaya Gazeta Europe a néanmoins conclu pour sa part, qu’il y aurait plutôt «31,6 millions» de votes truqués.

Tous ces médias ont un point commun : ils ont utilisé la méthode algorithmique Kisling-Shpilkin. Cette dernière – dont le nom provient du statisticien Sergey Shpilkin qui a mis au point cette technique il y a une dizaine d’années – se fonde sur le taux de participation dans chaque bureau de vote.

En effet, les bureaux de votes qui n’ont pas beaucoup de participation constituent une base solide pour évaluer la proportion des scrutins en faveur de chacun des candidats, puisque celle-ci ne «change pas» ou alors «seulement à la marge», avancent les médias indépendants.

Toutefois, pour les bureaux de votes avec un taux de participation qui explose, l’évolution de la répartition des bulletins pour les différents candidats n’est plus proportionnelle, elle devient totalement en faveur de Vladimir Poutine. Et pour quantifier le plus précisément possible l’ampleur de la fraude, il suffit de comparer le score de Vladimir Poutine avec ce qu'aurait été le résultat si la répartition des scrutins avait été du même ordre que dans un bureau de vote «honnête».

Cette méthode de calcul doit néanmoins être nuancée. Si la probabilité que l’élection présidentielle ait été manipulée par le Kremlin reste élevée vu les scores si disparates, évaluer précisément l’ampleur du phénomène avec cette seule technique, reste très difficile.

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