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Espagne : 20 ans après, Madrid se remémore les attentats de la gare d'Atocha

[Christophe SIMON/AFP]

Survenus le 11 mars 2004, et perpétrés par une cellule d'al-Qaida forte de nombreux membres et très organisée, les attentats de Madrid ont fait 192 victimes et près de 2.000 blessés.

L’un des attentats les plus sanglants enregistré en Europe au 21e siècle marque ses vingt ans, ce lundi 11 mars. Il y a deux décennies de cela, l’Espagne et sa capitale, Madrid, étaient en effet frappés par le terrorisme islamiste à travers l’explosion de dix bombes placées dans des trains de banlieue. Ces attentats, connus en Espagne sous l'appellation «11-M», ont fait 192 morts et près de 2.000 blessés.

Comme chaque jour de la semaine, des milliers de passagers empruntaient les trains de banlieue de Madrid. Mais en ce jeudi 11 mars 2004, le chaos a donc frappé la capitale espagnole. À 7h37, trois déflagrations ont secoué la gare d’Atocha après l’explosion d’un train venant d’entrer en gare. Dans les minutes qui ont suivi, la capitale a été frappé par sept autres explosions à bord de plusieurs trains.

Ces attaques et les images diffusées par les chaînes de télévision espagnoles ont marqué la population : paniqués, certains blessés sont vus en train d’errer dans les rues de Madrid, avant d’être pris en charge par les services de secours.

Alors en pleine campagne électorale, l’Espagne a rapidement désigné un responsable pour cet attentat meurtrier : l’ETA. Le mouvement séparatiste basque est ciblé par José Maria Aznar et son gouvernement conservateur. Mais l’enquête menée par les enquêteurs a rapidement révélé que ces attaques ont un caractère islamiste : deux jours après les attentats, une cassette vidéo est retrouvée, avec une revendication au nom «d’al-Qaïda en Europe» en raison de la participation de l’Espagne à la guerre en Irak.

Trois semaines plus tard, sept membres du commando, principalement composé de Marocains immigrés de la première génération, se font exploser alors qu'ils étaient encerclés par la police dans un appartement de la banlieue de Madrid.

Des peines supérieures à 30.000 années de prison

Au terme de trois ans d'instruction, 29 accusés sont finalement jugés en 2007 lors d'un procès exceptionnel. Parmi eux, une majorité de ressortissants marocains, originaires d'un quartier populaire de Madrid, mais aussi des Espagnols et un Egyptien.

Un procès-fleuve qui, en appel, a fini par aboutir sur des peines extrêmement lourdes : Jamal Zougam, Othman el Gnaoui et José Emilio Suárez Trashorras sont condamnés à des peines allant de 34.715 à 42.924 années de prison, tandis que 15 autres individus sont également condamnés.

Mais malgré la durée astronomique de leurs peines, dans la pratique, celles-ci sont limitées en Espagne à 40 ans. En théorie, Jamal Zougam, Othman el Gnaoui et José Emilio Suárez Trashorras seront donc libérables en 2044.

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