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Suède : le pays dépassé par la guerre des gangs

La Suède est en proie à une vague de violence sans précédent. Depuis le début de l’année, la police suédoise a dénombré 314 fusillades qui ont fait 47 morts, a relaté l’AFP vendredi 17 novembre. Si le Premier ministre a endurci les sanctions, rien ne change.

La Suède fait face à des guerres de bandes criminelles qui touchent de nombreuses victimes collatérales. En septembre 2023, les affrontements des gangs suédois ont fait 12 victimes, souvent mineurs, parfois même innocents. Depuis le début de l’année, la police suédoise a recensé 314 fusillades. En 2016, 25 seulement avaient été dénombrées sur toute l’année.

Pour contenir cette violence débridée, qui coïncide avec un rajeunissement des auteurs des règlements de comptes, le Premier ministre suédois Ulf Kristersson a fait appel à l’armée. L’objectif est d’aider «la police dans son combat contre les gangs de criminels», avait-il déclaré lors d’une conférence de presse à Stockholm, vendredi 29 septembre dernier. Une décision vivement critiquée.

«L’armée, ça ne peut pas être une solution», déclarait à CNEWS Özgur Kilic, entraîneur de football de l’équipe de Rinkeby, un quartier défavorisé de Stockholm. Mercredi 27 septembre dernier, ses jeunes joueurs ont assisté à une fusillade qui a fait un mort, alors qu’ils étaient en plein entraînement. «Il faut investir dans certaines choses comme l’emploi, et aussi offrir des activités aux gens», a plutôt revendiqué l'éducateur sportif suédois.

«Les recrutements ont lieu partout»

En janvier 2022 déjà, le gouvernement avait tenté de durcir les sanctions en supprimant les réductions de peine pour les jeunes de 18 à 20 ans. Mais les bandes de criminels se sont adaptés à cette décision.

Dans les banlieues défavorisées de Suède, recruter des mineurs pour commettre des meurtres contre une rémunération s’intègre dans la stratégie des gangs. En effet, les moins de 15 ans ne peuvent pas être condamnés à une peine de prison, a rappelé l’AFP. Ceux de moins de 18 ans ne risquent que 4 ans de détention, au maximum.

«Les recrutements ont lieu partout. Dans le métro, dans les bibliothèques, dans le centre-ville. Ça se passe dans le bus, dans les transports en commun… Partout», a expliqué à CNEWS Garip Günes, travailleur social à Rinkeby. «S’il y a des enfants ou des jeunes», les recruteurs «y sont aussi», a regretté le Suédois.

La moitié des individus détenus dans des affaires en cours dans le pays ont moins de 18 ans. Certains suspects n’ont pas plus de 13 ans. À l’heure actuelle, la Suède détient le taux d’homicides par arme à feu le plus élevé d’Europe.

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